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PRESSE "JE NE SAIS QUOI"


LE MONDE
25.12.09
De l'intérêt de Sigmund Freud pour Yvette Guilbert, la plus moderne des chanteuses d'antan. Nathalie Joly retrouve le parlé chanté caractéristique de « Madame Yvette ». Parce qu'il s'intéressait aux femmes, à l'art, et à leurs mystères respectifs, Sigmund Freud avait été subjugué par Yvette Guilbert (1865-1944). Le médecin viennois était venu à Paris en 1890 afin de suivre les consultations du professeur Charcot, grand spécialiste de l'hystérie. La chanteuse de cabaret faisait ses débuts à l'Eldorado, et le fondateur de la psychanalyse écouta bouche bée Dites-moi si je suis belle, chantée sur une mélodie tortueuse datant du XIVe siècle. Freud resta fidèle au modèle favori de Toulouse-Lautrec, qui la dessinait sans relâche, taille fine, yeux perdus, longs gants noirs. En 1897, la plus moderne des chanteuses d'antan épousa un autre Viennois, biologiste, Max Schiller. Plus tard, Freud accrocha à son mur, à côté du portrait de son amie l'écrivain Lou Andreas-Salomé, celui de cette femme qui fascina Paris et bien au-delà, jusqu'à ce qu'elle tombe malade en 1900. Et Freud entretint une passionnante correspondance avec la "diseuse fin de siècle", unique en son art du parlé-chanté et du théâtre en scène. Passionnée par ce genre très européen, Nathalie Joly a construit un spectacle, Je ne sais quoi, fondé sur dix-neuf chansons et dix-huit lettres inédites, écrites entre 1926 et 1939 - Freud était alors réfugié à Londres. Elle l'a créé fin 2008 à l'initiative de la Société française de psychanalyse, à la Cartoucherie de Vincennes, et le présente jusqu'au 31 décembre avec un pianiste, Jean-Pierre Gesbert, sur la petite scène de la Vieille Grille, un cabaret comme il en reste peu à Paris. Un passionnant coffret a, en outre, été édité, qui contient les chansons du spectacle et le texte des lettres qui lui ont été confiées par le Freud Museum de Londres. D'Yvette Guilbert, on a gardé ces chansons composées par Léon Xanrof - un certain M. Fourneau, qui transposa son nom en latin, fornax, et inversa le tout -, qui firent le miel de Barbara, à ses débuts en 1950. Le Fiacre ou la magnifique Maîtresse d'acteur sont des mélodies qui ont traversé le siècle. Yvette Guilbert, la diseuse, mettait des musiques sur des textes de Paul de Kock (Madame Arthur), des thèmes anciens (Verligodin) ou s'emparait de drames fabuleux, comme celui de La Glu (de Jean Richepin et Gounod) ou de La Soularde (Jules Jouy et Eugène Porcin). Freud s'interrogeait sur l'essence de l'artiste. D'un côté, Yvette Guilbert, qui changeait sans cesse de registre - drame, humour, personnages louches, prudes, voyous, femmes trahies, femmes cruelles, femmes naïves, etc. De l'autre, par exemple, un Charlie Chaplin, "qui joue toujours le même rôle, celui du garçon souffreteux, pauvre, sans défense, maladroit, mais pour qui finalement tout tourne bien. Or, pensez-vous que pour jouer ce rôle il lui faille oublier son propre moi ? Au contraire, il ne représente jamais que lui-même, tel qu'il était dans sa pitoyable jeunesse", écrit Freud à Max, le mari de "Madame Yvette". A propos d'Yvette Guilbert, qui a une trentaine de "femmes" à son répertoire, Freud reçoit cette réponse de Max Schiller : "Yvette Guilbert a une formidable énergie de concentration, une sensibilité très forte, une imagination tout à fait extraordinaire. A cela s'ajoutent une capacité d'observation considérable, et enfin, une volonté monumentale de créer dans le vrai, fût-ce à ses dépens." En ce sens, Je ne sais quoi est un spectacle passionnant, drôle souvent, jamais pesant, sobre (mise en scène de Jacques Verzier), qui permet à la fois de redécouvrir des chansons dites réalistes (La Soularde), des fables (La Glu, histoire d'un pauv' gars qui tue sa mère et lui prend le coeur à la demande d'une cruelle amoureuse ; sur le chemin, il court, le coeur tombe, roule sur le chemin et lui demande en pleurant : "T'es-tu fais mal mon enfant ?") ; des polissonneries (Quand on vous aime comme ça). Nathalie Joly chante avec justesse, éclaire l'importance de la star du Moulin rouge et du Divan japonais, sans jamais chausser les gros sabots qui permettraient de comprendre le "je ne sais quoi" qui attise les passions autour de Madame Arthur. Véronique Mortaigne

France Bleue Interview de Nathalie Joly dans "On repeint la musique" de Fabien Lecoeuvre : dimanche 9 octobre 2011


LIBERATION , 18 décembre 2008
SIGMUND FREUD ET L’INTREPRÉTATION D’YVETTE

Récital : À la Cartoucherie de Vincennes, Nathalie Joly exhume le répertoire d’une reine du café-concert, muse du psychanalyste.….
Aux murs de son bureau au 19 Berggasse à Vienne, Sigmund Freud aurait eu deux portraits de femme : Lou Andréas Salomé et la chanteuse Yvette Guilbert. Le père de la psychanalyse fan de chansonnettes ? Hé oui. En 1890, en stage à paris auprès du célèbre docteur Charcot, Freud découvrit la chanteuse à l’aube de sa carrière, avant qu’elle ne devienne la reine du café-concert, une célébrité adulée par le Tout-Paris des peintres et des écrivains. De 1926 à 1939, le praticien viennois entretint une correspondance avec Yvette Guilbert, et c’est de ce matériau, inédit, que Nathalie Joly a tiré un spectacle débordant d’humour et d’intelligence, qui fait oublier l’inconfort de la salle où il se déroule. On comprend ce qui a fasciné Freud dans le répertoire de la chanteuse : le dédoublement de personnalité qui permet d’incarner chaque personnage (« des coquettes, des femmes vertueuses, des ingénues » énumère-t-il dans une des lettres), la liberté (souvent autorisée par l’humour) à l’heure d’aborder l’adultère, la sexualité ou le témoignage d’un certain féminisme. Ce qui fit d’Yvette Guilbert la plus grande chanteuse de son époque c’est d’abord son art d’interpréter, dans un chanté parlé tout en nuances. Ses « tubes » (Le fiacre, Madame Arthur) sont des petits chefs d’oeuvre d’irone vacharde, mais elle excella aussi dans le mélodrame, sans tomber dans le pathos des chanteuses réalistes. Notamment avec la Glu, sidérant conte Gothique mâtiné de gore (texte de Jean Richepin, musique de Charles Gounod).
Le spectacle enchaîne sans temps morts chansons et extraits de lettres (Le musée Freud de Vienne en conserve 18, écrites entre 1926 et 1938), et intermèdes dialogués entre Nathalie Joly et son pianiste. Un Siècle après leur création, on rit encore à l’écoute de l’Eloge des vieux ou de l’Hôtel du numéro 3. «A table ceux qui veulent des serviettes, avec eux descendent leurs draps/Et c’est le chien qui fait la vaisselle/A l’hôtel du numéro 3».

FRANCOIS XAVIER GOMEZ

L’Est éclair 15-12-2011 Ambiance café-concert avec Nathalie Joly : Ce répertoire très parisien, avec la gouaille et le sens du geste, a fait resurgir l'âme des cafés-concerts d'antan. Le Théâtre de la Madeleine a acceuilli récemment une soirée autour de Freud. Commencée par une présentation de Jean Max Gaudillière, psychanalyste, la soirée a continué avec Nathalie Joly, chanteuse-comédienne et Jean Pierre Gesbert, Pianiste et comédien. Le spectacle Je ne sais quoi a été créé à l’occasion du congrès des 80 ans de la Société psychanalytique. Il s’agit d’un récital hommage à Freud avec les chansons d’Yvette Guilbert (1865-1944, actrice et star du café-concert des années 1880-1890). Ce point de départ lui a permis de retrouver la correspondance inédite entre Freud et la chanteuse Yvette Guilbert (dont la photo trône sur le bureau du maître) et d'en faire un spectacle. Seule en scène ou en duo avec son pianiste, elle fait revivre les chansons d'Yvette Guilbert avec humanité et humilité. On retrouve aussi un « je ne sais quoi » de slam et de poésie directe avec des thèmes comme la sexualité, le rapport homme-femme… Face au public, une chaise et un piano pour décor (excepté un bouquet de fleurs posé sur un guéridon), dans une ambiance intime, Nathalie Joly nous fait part de la modernité et de la liberté de mot, de ton incroyable qu'avaient à l'époque les artistes. Un demi-siècle d'amitié entre Freud et l'artiste a été survolé au cours de ces vingt chansons. Humour, dérision, texte et non-dits, thèmes graves ou légers, Nathalie Joly et son complice sont un régal pour les sens. Pour prolonger la rencontre, un CD livre a été publié et est disponible. Après plus de 225 représentations (internationales), ce spectacle repart en tournée en Russie, en Espagne, en Amérique latine et enfin à Avignon en juillet 2012.L. Bébének

L’EST ECLAIR 08 décembre 2011
Nathalie Joly a comme un « Je ne sais quoi » Troyes - Samedi, Nathalie Joly met en scène et en musique les chansons d'Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud. Un concert original, qui vaut le détour. Vous avez créé ce spectacle à la demande de la société psychanalytique. Qu'est-ce qui vous a séduite dans ce projet ?
« Je suis spécialisée depuis longtemps dans la forme parlé-chanté. Cette forme m'intéresse car on se promène à la frontière de deux styles. Du coup, je me suis beaucoup intéressée à ça, au répertoire français, allemand, espagnol… En France et en Europe, Yvette Guilbert en est à l'origine. En visitant le Freud museum à Vienne, j'ai découvert sur son bureau une photo d'Yvette Guilbert. J'ai trouvé ça incroyable. Il y avait peu d'infos sur la question.J'ai trouvé l'idée géniale de me pencher sur la relation entre Yvette et Freud. J'ai mis ça dans un coin de ma tête. Deux ans après, Paul Denis qui m'avait vue dans un autre spectacle m'a demandé d'intervenir lors du congrès des 80 ans de la société psychanalytique. J'ai réalisé un récital hommage à Freud avec les chansons d'Yvette Guilbert, face à 800 psychanalystes. C'est parti comme ça ! » Comment avez-vous construit ce spectacle ?« J'ai eu la chance d'avoir accès à la correspondance inédite entre les deux protagonistes. Des lettres que j'ai fait traduire puis que j'ai publiées dans un CD-livre. J'ai choisi les textes et les chansons de façon subjective, au feeling. » Comment avez-vous travaillé pour donner un tel rendu au parlé-chanté ? « Je ne suis pas du tout dans l'imitation. J'écoute beaucoup, j'essaie de m'imprégner des choses que je peux comprendre, ressentir. Je fais les choses à ma manière. Je travaille beaucoup sur le sens du texte, l'accentuation, la prononciation et le sens que je veux donner. Ce qui est bien c'est qu'en français, on peut déplacer l'accent selon ce qu'on veut dire et choisir ce qu'on a envie de dire. Ce qui m'a touchée chez Yvette Guilbert, c'est la modernité de ses chansons. On a travaillé également les arrangements musicaux avec mon pianiste Jean-Pierre Gesbert. À son époque, ils étaient souvent très simples. On trouvait que dans certains cas, c'était un peu ennuyeux. Il fallait trouver une évolution » Que diriez-vous aux spectateurs pour leur donner envie de venir voir le spectacle ?« J'aime beaucoup la phrase d'Éric-Emmanuel Schmitt qui dit que ce spectacle est du cabaret à la fois intello et populaire, drôle et très touchant. Les personnes attirées par la psychanalyse s'y retrouvent, les jeunes aussi. Ils sont souvent très étonnés car le parlé-chanté se rapproche du slam et puis les chansons d'Yvette évoquent beaucoup la sexualité. ça parle à tout le monde. C'est un spectacle très populaire et très accessible. On est dans un cabaret. On n'a pas besoin de connaître Freud pour aller voir le spectacle ». À votre avis, quel est le « je ne sais quoi » qui explique le succès unanime des critiques et du public ? « C'est un mystère. Ce qui est étonnant, c'est que les gens reviennent, c'est donc qu'il y a un truc qui les intrigue, sans doute lié au secret d'Yvette et au parlé-chanté. Et puis, il y a aussi "un je ne sais quoi" entre Yvette et Freud. Souvent, les spectateurs veulent en savoir plus sur la nature de leur relation mais on n'en sait pas plus. Il y a quelque chose de très fort entre eux et eux-mêmes ne savent pas quoi. Jean-Louis Trintignant disait : "On n'est jamais à l'abri d'un succès". ça résume bien la position dans laquelle on est. Ce qui est chouette, c'est qu'on tourne aussi à l'étranger. L'universalité du sujet touche tout le monde. C'est une chance pour les artistes de pouvoir jouer plus de deux cents fois. » - Spectacle « Je ne sais quoi » avec Nathalie Joly, samedi au théâtre de La Madeleine, à 20 h 30. À 19 h 30, prélude au spectacle. Présentation par Jean-Max Gaudillière, psychanalyste. Aurore Chabaud

Paris Normandie 29-11-2011 Théâtre. Il faut raconter l'histoire de cette femme"Dans « Je ne sais quoi »,qu’elle joue et chante ce soir au Théâtre Charles Dullin au Grand Quevilly, Nathalie Joly raconte l’histoire d’une amitié entre Yvette Guilbert et Sigmund Freud. Le parlé chanté est à l’origine de ses différents spectacles. (Je sais que tu es dans la salle sur Yvonne Printemps et Sacha Guitry, Cabaret ambulant sur le théâtre forain, Cabaret de l’exil sur Kurt Weill) Je suis fascinée par cette forme qui permet une expression intéressante entre l’interprétation et le chant, qui exige d’être dans le présent, d’inventer sur l’instant. Il faut être dans le code de la musique et le code du théâtre. Donc sur le fil. C’est ainsi un espace de grande liberté, explique Nathalie Joly. Cette forme parlée chantée, Yvette Guilbert, chanteuse française des cafés concerts de la fin du XIXème siècle et du début du XX ème, siècle, l’a explorée profondément. A cette époque, elle s’est démarquée de cette tradition du mélodrame. Il existait des gestes codés. Yvette Guilbert ne veut pas entrer dans ce cadre. Pou cela elle s’est fait virer des cabarets. Femme sans concession elle suit son intuition ; Elle est convaincu qu’il faut être dans le vrai, être soi lors d ‘une interprétation. Non dans le bon geste. Elle a ce sens du théâtre. Elle a connu Sarah Bernhard. Elle avait de fortes convictions, et eu ce sens avant tout le monde. Elle était en avance sur son temps. Ce qui a fait scandale, raconte Nathalie Joly. La chanteuse et comédienne s’est ainsi vivement intéressée à l’itinéraire d’Yvette Guilbert. Un art de la vérité. Quand la Société Psychanalytique de Paris lui proposé pour son quatre-vingtième anniversaire et pour le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Freud, de créer un spectacle sur les relations entre la chanteuse et le psychanalyste, « J’ai sauté sur l »occasion. J’avais prévu de travailler sur elle plus tard ». Nathalie Joly monte ainsi Je ne sais quoi, un spectacle d’après les chansons d’ Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud. Qu’elle présente ce soir au théâtre Charles Dullin au Grand-Quevilly. Freud rencontre pour la première fois v dans un cabaret. « Lui disait qu’il n’(aimait pas la musique sauf l’opéra. Avec elle il a eu accès à la musique, à travers les textes. ; Chez Yvette Guilbert le texte est primordial. Freud était séduit par cette lecture, intelligente, cet art de la vérité. Ils entretenaient des relations étroites, une relation tendre, pleine d’admiration. Mais il n’y a pas eu de relation amoureuse. Ils sont tous les deux à l’aube de leur carrière avec la conviction d’avoir fait une découverte énorme». Dans « Je ne sais quoi », Nathalie Joly a choisi les chansons qui ont dû intéresser ou amuser Freud. C’est très subjectif. « Ce sont des textes qui ont un rapport avec la sexualité, cette racine commune de l’être. Et c’est le point commun qui les relie ». Elle écrit en ce moment une suite à ce spectacle. " Maryse Bunel

Paris Montmartre à L'européen Paris 18-10-2011
Novembre 2011

France Bleue National "On repeint la musique" Le 9-09-2011
Interview et chronique Par Fabien Lecoeuvre et Serge Poézévara

FRANCE MUSIQUE - 42ème Rue
JE NE SAIS QUOI à l'EUROPEEN le 18 octobr
e 2011 à 20h30
Quand Freud écoutait les chansons populaires d'Yvette Guilbert… Cabaret parisien, 1890. Freud entend pour la première fois Yvette Guilbert, a qui elle fait forte impression. Alors peu connue, elle va vite devenir une star des cafés-concerts avec ses chansons légères, ses textes osés et sa forme de parlé-chanté complètement novatrice.
L'intégralité des lettres échangées avec le maître de la psychanalyse a été confiée à Nathalie Joly, une correspondance riche et passionnée, suivie pendant près de 50 ans, et qui se retrouve tout au long du spectacle. Laurent Valière

RFI Culture Vive, 21 juillet 2011 - interview en direct 9 mn Par Pascal Paradou et Albéric de Gouville
Nathalie Joly restitue la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert dans «Je ne sais quoi» jusqu'au 24 juillet 2011 au Vingtième Théâtre.Venu à Paris pour la première fois pour suivre les consultations de Charcot, Sigmund Freud découvre Yvette Guilbert, la reine du café concert. Il est fan et le lui fait savoir. Ils vont s'écrire et échanger sur Vienne, Paris, Londres, Charlie Chaplin, Léonard de Vinci, sur la condition et la création de l'artiste... Leur amitié durera un demi-siècle. Pascal Paradou : Freud, Mickey Mouse et Yvette Guilbert, voilà notre trio gagnant aujourd’hui : forte personnalité, belles destinées qui se sont croisées, voir plus car tous trois étaient contemporains. En 1928 quand est projeté à NY les premiers films de Mickey signé Disney, Yvette Guilbert chante et Freud a déjà publié l’essentiel de son œuvre sur l’interprétation des rêves et la psychanalyse. Ensemble nous allons donc raconter leur histoire avec Nathalie Joly qui signe « Je ne sais quoi », un spectacle où elle chante Guilbert et révèle la relation et la correspondance de la Diva du Moulin rouge avec l’auteur de « Totem et tabou ». Nathalie Joly sera notre première invitée….Elle fut une star il fut un inventeur Rencontre du 3ème type entre Freud le père de la psychanalyse et Yvette Guilbert diseuse et chanteuse des années 1900 Je ne sais quoi c’est le titre du spectacle de Nathalie Joly qui a tourné dans le monde entier et que l’on peut voir actuellement au XXème théâtre à Paris, Théâtre où Albéric de Gouville s’est rendu. Yvette Guilbert star du moulin rouge, du Divan japonais alors bien sûr on connaît les images de Toulouse Lautrec et on connaît aussi sa voix… Yvette Guilbert la voix d’ Yvette Guilbert Nathalie Joly pour votre spectacle est ce que vous avez cherché à retrouver justement cette voix-là aussi étonnante un peu gouailleuse ? Nathalie Joly : Je ne suis pas dans l’imitation, jamais, j’écoute beaucoup, ensuite je m’en inspire et puis je travaille beaucoup sur le parlé-chanté, depuis des années qui est une forme qui me passionne depuis toujours, qui est une forme entre le théâtre et la musique, d’où je viens, et je savais qu’ Yvette Guilbert avait inventé cette forme du parlé chanté donc j’ai beaucoup travaillé là-dessus. Ensuite travailler sur une artiste c’est pas l’imiter pour moi c’est rentrer dans ses sentiments dans ses couleurs et en faire quelque chose à soi. Albéric de Gouville: Alors il y a la voix bien sûr il y a la présence sur scène vous êtes seuls sur scène avec un pianiste c’est un petit peu l’ambiance que vous avez voulu recréer des concerts d’Yvette Guilbert, l’ambiance des cafés concerts du début du Siècle ? NJ : Oui on a été mis en scène par Jacques Verzier avec qui je travaille depuis longtemps et on a essayé de travailler sur cette ambiance du cabaret mais aussi le cabaret qu’a vu Freud c’est à dire d’écouter les chansons d’ Yvette Guilbert en imaginant comment Freud a été séduit ému et troublé par Yvette Guilbert parce que c’est ça qui est étonnant. ADG: Alors c’est ça qui est passionnant dans ce spectacle : il y a la rencontre avec Freud, donc vous interprétez les chansons d’ Yvette Guilbert mais il y a la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert alors ça on découvre quelque chose déjà ils ont donc correspondu. NJ Tout à fait. Ils ont correspondu, ils ont été amis pendant presque un demi-siècle, pendant 49 ans et la correspondance s’étale sur 26 ans d’amitié profonde et de tendresse, et aussi d’un intérêt de Freud qui questionne énormément Yvette Guilbert sur les motivations de l’artiste, à quoi fait-elle appel ? Où va t’elle chercher toutes les couleurs d’interprétations différentes, puisqu’elle interprète des rôles extrêmement différents ? Dans chaque chanson c’est un monde, c’est un univers différent, donc il la questionne là-dessus et la correspondance est passionnante parce qu’elle répond, parce qu’elle se défend au départ de penser qu’on peut avoir des motivations inconscientes, aller chercher dans l’enfance elle y vient petit à petit Freud l’amène là-dessus mais au départ son idée c’est : si on me donne un bon texte je peux l’interpréter, je peux jouer une tsarine si le texte est bon j’ai beaucoup d’imagination etc. PP : Donc ils parlent de psychanalyse ! NJ : Ils parlent tout à fait de psychanalyse d’ailleurs à un moment elle lui demande une adresse et elle lui dit finalement j’ai pas eu le temps parce que je suis toujours en tournée. Et on sent bien que ce qui passionne Freud et Yvette Guilbert c’est qu’ils ont tous les deux découvert à leur façon que la sexualité est au cœur de l’âme humaine et que l’artiste va aussi chercher, puiser dans ces ressources là. Alors, pour des raisons tout à fait différentes puisque Freud est en train de découvrir la libido, l’inconscient, quand il écoute la première fois Yvette Guilbert au café-concert, il est simplement étudiant chez Charcot à l’université à la Salpetrière, donc il est au tout début de ses découvertes et elle, elle est entrain de découvrir le parlé chanté, un jeu qui se démarque énormément de l’époque puisque on est encore dans des codes, dans l’opérette, on est dans des choses très, très formelles, elle, elle impose un jeu vrai c’est à dire sincère qui est plus proche de l’acteur que du chanteur à l’époque donc ils imposent tous les deux une forme comme ça. ADG Donc ce spectacle, vous l’avez créé à la demande, à l’initiative de la Société Psychanalytique de Paris. NJ : Oui c’est Paul Denis qui m’a demandé de faire un hommage pour le 150ème anniversaire de la naissance de Freud et les 80 ans de la SPP, donc il,a été créé à cette occasion et ensuite j’ai été mise en relation avec le Freud Museum de Londres parce que cette histoire évidemment m’intéressait et je souhaitais en faire un spectacle et le Freud Museum m’a confié toute la correspondance inédite entre Yvette Guilbert et Freud qui a été un trésor magnifique, qui est arrivé chez moi, et que j’ai décidé de publier et d’intégrer dans le spectacle. ADG : .Alors justement il y a d’abord le répertoire d’Yvette Guilbert … et comment est-ce que vous intégrez vous lisez quelque fois des lettres mais à la fin du spectacle vous expliquez qu’ il y a certaine partie de cette correspondance qui sont incluses dans le spectacle sans qu’on s’en rende automatiquement compte . NJ Oui et c’est important de le dire parque ce qui m’intéresse c’est de tricoter les choses, de devenir Yvette Guilbert sans la jouer d’emblée avec la robe verte, dans la caricature et dans l’imitation, donc les gens finissent par voir Yvette Guilbert et de temps en temps à voir Freud aussi incarné par le pianiste mais ce sont des évocations, on s’est accaparé les lettres dans le jeu c’est vraiment du jeu on joue entre nous. Il y a une seule lettre qui est lue mais elle est aussi lue en étant mise en scène. ADG : Vous interprétez Yvette Guilbert et le pianiste interprète Freud par moments. NJ : Voilà par moments il fait sien certaines lettres adressées à Yvette Guilbert mais parfois elles sont mélangées. Par exemple il y a une lettre qu’ Yvette Guilbert a écrit en anglais de Londres, dans un anglais assez frenchie assez drôle et le spectateur non averti n’imagine pas forcément qu’à ce moment là c’est une lettre d’ Yvette Guilbert quand elle dit « I was exhausted by fatigue » je le dis en le jouant, donc c’est intéressant de le dire à la fin. PP : Mais quand vous chantez La Glu c’est bien Le Glu d Yvette Guilbert. NJ : Bien sûr. ADG. « La Glu » écrite par Jean Richepin, Jean Richepin c’est celui qui avait écrit « Les oiseaux de passage » une chanson très connue reprise et interprétée par Brassens … alors il y des textes comme ça et d’autres beaucoup plus légers comme « le Petit cochon » alors on imagine mal Freud adorer « le petit cochon » !…NJ : Mais justement c’est ça qui est magnifique et d’ailleurs on a beaucoup de public de psychanalystes et eux comme les autres tout le monde chante en sortant du spectacle le petit cochon. C’est une chanson absolument délicieuse ADG : C’est au premier degré le petit cochon. C’est un animal de ferme ou est ce qu’il y a des interprétations psychanalytiques derrière ? NJ : Ce qui est derrière c’est le ménage à trois qui se met en place d’une façon très simple il y a un petit cochon qui est tout seul et qui tombe amoureux d’une jeune …cochonne (rires) qui arrive donc il est ravi mais malheureusement très vite arrive un autre cochon gros et fort qui lui pique sa dulcinée et finalement il est d’abord très triste il se bagarre et ensuite il décide d’accepter l’autre et d’en faire son ami et ils vivent tous les trois comme des Rois. ADG En tous cas l’humour est très important dans le spectacle comme il l’était dans les spectacles dans les concerts d’Yvette Guilbert. NJ : Tout à fait, et comme il l’était aussi pour Freud, parce que l’humour est un trait extrêmement important et primordial dans la psychanalyse, le mot d’esprit de Freud. PP : Vous me donnez terriblement envie Nathalie Joly ! Merci beaucoup ! Pascal Paradou

REGARD EN COULISSE 24 février 2010 et juillet 2011 Par Rémy Batteault
La chanteuse et le psychanalyste... Non ce n'est pas le titre d'un film français, mais le concept du spectacle que propose Nathalie Joly. Inutile d'être un fervent du divan pour l'apprécier (ouf !). Freud et Yvette Guilbert… Deux personnalités que l’on ne pense pas forcément à rapprocher l’une de l’autre. Et pourtant le père de la psychanalyse s’est pris de passion pour la chanteuse réaliste, jusqu’à entretenir une correspondance avec elle. C’est sur ce principe que le spectacle est construit. Nathalie Joly incarne une Yvette Guilbert au charme suranné et à la voix assurée (sans pour autant égaler le timbre incroyable de l’originale). Au piano Jean-Pierre Gesbert commente, enrichit le propos.
Avec sa présence tranquille, sûre d’elle, Nathalie Joly égrène les chansons, particulièrement bien choisies en adoptant les attitudes de miss Guilbert, les poings volontiers joints dès qu’une chanson, entre le parlé et le chanté, se termine. Des airs très connus comme « Madame Arthur » côtoient de petites perles à redécouvrir. Le spectacle, ébauché à la demande de la Société Psychanalytique de Paris, connaît un brillant parcours, largement mérité. Une autre bonne idée est d’avoir édité le cd du spectacle ainsi que la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert. Vous pouvez vous procurer ce document sur place, ou le commander en utilisant ce lien.

ARTISTIK RÉZO 13-10-11 JE NE SAIS QUOI à l’EUROPEEN le 18 octobre 2011
Ne manquez pas, le 18 octobre 2011 à l'Européen (Paris), ce Je ne sais quoi, unique représentation du spectacle-hommage à Yvette Guilbert, compagne épistolaire de Freud. Pétulant, brillant, dramatique, ce moment de grâce transporte autant qu'il enchante et parle autant au Moi, au Ça et au Sur-moi. Étonnant. Qui est Yvette Guilbert ? À elle toute-seule, le personnage semble sortie d'un roman de Zola. Née d'un milieu populaire en 1865, « Petite main » au grand magasin Le Printemps du boulevard Haussmann, Yvette Guilbert finit par rencontrer la scène en 1885. Elle n'en descendra plus. Découverte par Freud en 1889, alors qu'elle enchaîne les petits rôles dans les théâtres, les cafés-concerts et les beuglants, elle fait forte impression au maître de la psychanalyse ; dès lors commence une correspondance suivie et passionnante entre ceux que tout oppose. La jeune femme se révèle un terrain d'étude passionnant pour l'intellectuel, « timide à la ville et audacieuse à la scène » mais ne joue pas le rôle de la jolie potiche : ses lettres témoignent d'un esprit vif et profond. La place de l'artiste occupera également une grande part de leurs échanges, notamment concernant la chanson Dites-moi que je suis belle. Croquée par Toulouse-Lautrec, Yvette Guilbert devient une star du café-concert : drôles, futées, sexys, ses chansons défendent une vision féminine et moderne de la société, sur un ton léger, voire carrément osé, mais toujours drôle. Aujourd'hui son nom est oublié, mais la talentueuse Nathalie Joly la ressuscite avec un talent indécent. Étonnante d'authenticité, Nathalie Joly travaille autant sa coiffure, son costume, que sa voix et sa gestuelle : on se croirait brusquement transporté à l'époque du caf'conc', où cette artiste novatrice inventait une manière de parler/chanter, transformait les codes du spectacle et choquait autant qu'elle fascinait. Inventoriant ses amants dans j'm'embrouille, gouaillant sur les cocottes dans Madame Arthur ou dans Elle était très bien, Nathalie Joly séduit le public avec des chansons libertines comme Le Fiacre ou encore Le Cochon. Elle chante la séduction, l'amour, le sexe décomplexé. Mais le spectacle sait aussi aborder l'aspect tragique de la chanson réaliste avec l'incroyable La Soularde ou encore La Glu, des chansons dramatiques qui transforment l'esprit de l'auditoire en un tournemain, par la magie de l'interprétation et du texte, limpide dans sa cruauté. Pour préparer ce spectacle, à la demande de la société psychanalytique de Paris, et à l'occasion des 150 ans de Freud, Nathalie Joly a eu accès à l'intégralité de la correspondance entre la chanteuse et le grand homme, jusqu'ici inédite. Alternant chansons, extrait de lettres, jeux avec le pianiste, le spectacle est une splendide réussite, qui parvient à remettre les idées en place : nos aïeux aussi riaient, pleuraient, aimaient et le chantaient. Mathilde de Beaune




Tout pour les femmes par Françoise Merteuil, vendredi 17 décembre 2010
Je ne sais quoi a été inspiré par la correspondance entre Yvette Guilbert et Sigmund Freud. Un spectacle passionnant et subtil conçu et magnifiquement interprété par Nathalie Joly. Jusqu’au 2 janvier 2011. La pièce Je ne sais quoi est née de la rencontre inattendue et peu connue entre Yvette Guilbert et Sigmund Freud. Nathalie Joly en a fait un très joli et passionnant spectacle. C’est la Société psychanalytique de Paris qui a proposé et demandé cette pièce tirée de la correspondance qu’ont entretenue pendant cinquante ans la reine du caf’conc’ et le père de la psychanalyse. Il n’est cependant pas tellement étonnant que Freud ait été subjugué par cette "diseuse fin de siècle" qui a si bien interprété les tourments de l’âme humaine, les douleurs de la vie et les mystères de la sexualité. L’un et l’autre n’ont pas hésité à pourfendre la morale et les modèles sociaux qui régissaient la société européenne de l’époque. A la fois chanteuse et comédienne, Nathalie Joly révèle, à travers 19 chansons et des extraits de 18 lettres, la puissance des textes qu’interprétait Yvette Guilbert et sa relation épistolaire avec Freud lorsque celui-ci résidait à Vienne et à Londres. Ils s’étaient rencontrés pour la première fois à Paris en 1890 lorsque Freud était venu pour écouter les conférences de Charcot sur l’hystérie. Tour à tour sensuelle, cruelle ou pathétique, Nathalie Joly utilise le "parlé-chanté", qui avait fait l’originalité et le succès de celle qui fut tant de fois "croquée" par le peintre Toulouse-Lautrec. Accompagnée par le pianiste-chanteur Jean-Pierre Gesbert, Nathalie Joly dévoile dans ce spectacle sobre et subtil la rencontre entre deux personnalités qui ont, chacun à sa façon, analysé et porté un regard sans complaisance sur les tourments de leurs contemporains de la période de l’entre-deux guerres. La chanteuse-comédienne est d’ailleurs une spécialiste du répertoire européen des années 30-40.
Un livre-CD a été édité de ce spectacle, déjà joué en 2010 à Paris, dans plusieurs villes de France et à l’étranger http://marchelaroute.free.fr
Théâtre de la Vieille Grille 1, rue du Puits l’Ermite 75015 Paris (Métro Monge) Tel : 01 47 07 22 11 Du mardi au samedi à 21 h, dimanche à 17h30

HÉTÉROCLITE décembre 2010
Reine du caf’-conç’
Qui se souvient de nos jours d’Yvette Guilbert (1865-1944) ? Au tournant des XIXe et XXe siècles, cette chanteuse à la voix gouailleuse (plusieurs enregistrements d’époque en attestent) fut pourtant la reine incontestée du café-concert, un genre populaire aujourd’hui disparu, proche du cabaret. La comédienne et chanteuse Nathalie Joly redonne vie à son style parlé-chanté en interprétant un florilège de ses chansons aux paroles souvent ironiques et mordantes, auxquelles se mêlent des extraits de sa correspondance avec… Sigmund Freud. Le père de la psychanalyse la rencontre en effet pour la première fois à Paris, à l’Eldorado, en 1889 et gardera ensuite toute sa vie, accrochée dans son bureau, une photographie dédicacée de la chanteuse. Les lettres qu’ils échangent et qui sont lues sur scène témoignent de l’estime que lui portait celui qui pourtant disait détester la musique. Le titre du spectacle, Je ne sais quoi, reprend un vers de la chanson Madame Arthur (dont un petit «je ne sais quoi» fait d’elle une des femmes les plus prisées de la capitale), mais peut aussi se comprendre comme un clin d’œil aux recherches de Freud sur l’informulé, le non-dit et l’inconscient. Le célèbre Viennois avait, dit-on, une prédilection toute particulière pour la chanson Dîtes-moi que je suis belle, que son cerveau de psy analysait comme un formidable aveu d’amour narcissique, mais bien d’autres airs de “Madame Yvette“ valent la peine d’être réentendus. C’est le cas par exemple de la chanson La Glu, véritable crève-cœur dans lequel il est question, justement, d’un cœur arraché à sa propriétaire pour être offert à une belle dédaigneuse, ou encore de La Soularde qui, «à Clichy pour cent francs par an […] couche par terre dans une mansarde». Que l’on se rassure pourtant, certaines rengaines sont bien plus joyeuses : Quand on vous aime comme ça ou Très bien introduisent dans ce récital un peu de grivoiserie et de légèreté bienvenues et donnent ainsi un aperçu équilibré de l’œuvre d’une grande dame qui mérite d’être redécouverte. Romain Vallet

Presse Marseillaise
Octobre 2010

LA PROVENCE 5 octobre 2010
Un p’tit « Je ne sais quoi » entre Yvette Guilbert et Freud
ON A VU : Enlevée et profonde,l la proposition musicale de Nathalie Joly séduit. Nathalie Joly, une Yvette Guilbert attachante
Elle savait aussi trouver les mots pour parler d’elle-même. Ainsi Yvette Guilbert , actrice et star du café-concert des années 1880-1890, se définissait comme « timide à la ville et audacieuse à la scène ». Si Nathalie Joly n’est peut-être pas timide à la ville, elle est assurément très audacieuse, et plus que ça, sur la scène du Théâtre de Lenche. Avec gouaille et sens du geste assortis, elle nous déroule les chansons d’Yvette Guilbert qui sont autant de petits moments de vie, effroyablement tristes pour la plupart, terriblement justes aussi souvent. Dans Je ne sais quoi, accompagnée par un pianiste complice, Jean Pierre Gesbert, elle tricote un joli mélange de chansons et d’extraits de la correspondance entre la grande dame de la chanson et Sigmund Freud, l’inventeur de la psychanalyse. L’épouse du professeur Charcot, dont Freud suivait les consultations à Paris alors qu’il était venu assister à un congrès international d’hypnotisme, lui fera découvrir l’artiste où elle se produit, à l’Eldorado. Touché par le personnage autant que par l’artiste il lui fera savoir qu’il l’admire beaucoup et recevra en retour une photo dédicacée qu’il conservera toute sa vie. Commenceront aussi de réguliers échanges de lettres. Cette correspondance, Nathalie Joly la fait exister par petites touches. Dans sa robe en dentelle rose sur un jupon en satin noir, elle chante l’amour vache et se livre à quelques confidences. On apprend ainsi qu’elle signe ses courriers «votre dévouée Yvette ». Lui évoque « le charme magique d’Yvette » et lui donne du « votre Freud ». Malicieuse, Nathalie Joly raconte qu’il frémissait en entendant la chanson La soûlarde (nous aussi !) et qu’il était très sensible à Dites –moi , sui-je belle, moi….Un spectacle aussi agréable que réussi. Olga Bibiloni


FR3 Région 01.10.10 En 1890, Sigmund Freud suit à paris les consultations de Jean Charcot. Un soir dans un cabaret, il entend la chanteuse Yvette Guilbert. La fascination est immédiate. Suivront une correspondance et une amitié de 50 ans entre la reine du café-concert et le père de la psychanalyse. Interview de Nathalie Joly : "C'est elle qui a découvert le parlé-chanté, qui est une forme entre la musique et le théâtre qui m'a toujours passionnée, intéressée. C'est une femme très engagée, qui a une parole féminine et féministe avant l'heure puisqu'elle a commencé à chanter en 1890 jusqu'en 1940." Mêlant les chansons d'Yvette Guilbert et les lettres de Freud, le spectacle s'intitule 'Je ne sais quoi', clin d'œil à ce que chantait l'une et cherchait l'autre. "Freud est en train de découvrir l'inconscient, la libido, l'importance de la sexualité dans l'âme humaine, dans ce qui la fonde dans les racines de l'être, et elle, elle chante des chansons qui ne parlent quasiment que de sexualité, donc évidemment ça les rapproche". Drôle et intelligent, 'Je ne sais quoi' est à savourer au théâtre de Lenche. Marie-Agnes Peleran

LCM La Grande Emission 06.10.10 : La comédienne Nathalie Joly nous rejoindra dans un instant sur ce plateau pour nous présenter 'Je ne sais quoi', un spectacle inspiré des chansons d'Yvette Guilbert et de la correspondance que la célèbre star de la fin du 19ème siècle entretenait avec Sigmund Freud. Spectacle à découvrir en ce moment au théâtre de Lenche. "Nathalie Joly, vous êtes comédienne et chanteuse, et sur scène vous rendez hommage à Yvette Guilbert, qu'on connaît peu, peut-être pour la nouvelle génération en tout cas, c'était une star de la fin du 19ème siècle. Que peut-on dire sur cette dame justement ? Nathalie Joly : Yvette Guilbert était la reine du café-concert, mais c'est aussi elle qui a inventé une forme qui va tout de suite parler aux jeunes puisque c'est elle qui a inventé la forme parlée-chantée, qui est le rap ou le slam d'aujourd'hui, tout bêtement, et donc les jeunes aiment beaucoup, non seulement la forme mais aussi le contenu, c'est-à-dire que Yvette Guilbert s'intéressait à la sexualité, et ses chansons sont très engagées, très drôles, très osées… donc elles peuvent faire rire ou faire pleurer. Le fil continu du spectacle c'est son amitié avec Sigmund Freud. LCM : C'est assez étonnant finalement ce duo, c'est un duo improbable, non ? NJ : un duo improbable d'autant plus que j'ai eu la chance que le Freud Museum de Londres me confie l'intégralité de la correspondance inédite entre Freud et Yvette Guilbert donc qu'on fait découvrir avec ce spectacle et qui sert de fil continu à cette amitié qui a duré cinquante ans. LCM : Correspondance qui se faisait en français ? NJ : comme ce spectacle retrace aussi l'exil de Freud entre Vienne, Paris et Londres, à la fin, Yvette Guilbert tournait beaucoup, donc quand elle est à Londres, elle lui écrit en anglais, dans un anglais très "frenchie" et très drôle, et Freud lui écrit en allemand, mais le mari d'Yvette Guilbert était allemand et donc il lui traduisait les lettres, et Freud comprenait très bien le français. LCM : Alors elle avait eu tellement d'amants qu'elle en oubliait leur prénom ! NJ : Voila, elle s'embrouillait ! LCM : C'est autobiographique en tout cas, enfin, on peut le croire. NJ : En tout cas ça reflète beaucoup la société de l'époque, mais en fait c'est toujours vraiment d'actualité, les gens rient beaucoup, c'est un spectacle populaire et en même temps profond, parce qu'il y a une vraie réflexion sur la position de l'artiste, Freud l'interroge beaucoup sur la façon dont elle crée, dont elle peut interpréter, comment elle s'y prend… LCM : Ça le fascinait finalement le monde artistique, les stars de l'époque ? NJ : Freud n'aimait pas la musique et en fait il y a eu accès par Yvette Guilbert. Parce que les mots sont très importants chez Yvette Guilbert dans son répertoire et en plus les mots qui parlent de libido, de sexualité, de l'inconscient qu'il était en train de découvrir, puisqu'il a découvert Yvette Guilbert très jeune, quand il suivait les consultations de Charcot. LCM : Comment ils se sont rencontrés d'ailleurs ? NJ : C'est Madame Charcot qui lui a conseillé de venir au cabaret voir Yvette Guilbert. Ils ont été amis pendant un demi-siècle, avec une correspondance extrêmement touchante. Je pense que tous les deux venaient de faire une découverte chacun dans leur domaine très importante. Lui avec l'inconscient, elle avec cette découverte de la forme parlée-chantée qui lui permettait d'interpréter ce qui était le plus important pour elle, et qui était très novateur pour l'époque, c'est-à-dire la vérité. Elle était très attachée à la vérité, et à l'époque on jouait avec des codes, on n'avait pas encore découvert cette sincérité du jeu. Elle s'est bagarrée, elle été acharnée, elle était têtue et elle a réussi, mais elle n'a pas réussi tout de suite…. LCM : Qu'est-ce qu'elle représente pour vous qui êtes comédienne et chanteuse ? NJ : C'est une femme engagée, qui a toujours eu une intégrité par rapport à ses idées, par rapport à son art, elle s'est engagée comme artiste, elle s'est aussi engagée dans la vie, elle a créé une école de théâtre pour les jeunes filles qui n'avaient pas d'argent aux Etats-Unis. Elle a fait des choses humanistes, importantes. C'est une parole de femme, touchante, importante… LCM : Et à son époque, elle était considérée comme une avant-gardiste, comme quelqu'un de choquant ? NJ : Elle était avant-gardiste et choquante, au début elle s'est fait jeter des théâtres. On lui disait : "Vous chantez pas du tout comme il faut chanter, vous ne faites pas les bons gestes" et elle leur disait "Vous me payez dix francs par soir ? Dans 1 an vous serez à genou et vous me paierez cent francs par soir", et ça c'est passé à chaque fois ! Elle avait du caractère, elle y arrivait comme ça, en croyant à ce qu'elle jugeait important et vrai, et c'est ce que j'admire chez elle. LCM : Elle était l'ambassadrice de la France dans beaucoup de pays… NJ : Elle a tourné partout, elle a fait des tournées internationales dans plus de trente pays, ce qu'elle décrit dans ses mémoires. Elle s'est arrêtée pendant onze ans, parce qu'elle a été très malade, et elle a refait une carrière internationale, elle a chanté jusqu'en 1944, jusqu'à sa mort. Elle est d'ailleurs morte à Aix-en-Provence, puisque son mari était juif et ils sont venus se réfugier dans le sud de la France. LCM : Au niveau de la mise en scène de ce spectacle, vous êtes deux sur scène, vous et un pianiste, une mise en scène assez épurée… NJ : Epurée, mais très précise. On rentre dans le monde de chaque chanson. Il y a une lumière qui évoque beaucoup Toulouse-Lautrec, puisque Toulouse-Lautrec a peint Yvette Guilbert. On la confond parfois avec La Goulue puisque c'est la même époque et qu'elle représente le Montmartre début de 20ème siècle. Mais c'était aussi l'égérie de Toulouse Lautrec, pas seulement de Sigmund Freud. Elle a représenté cette époque en choquant bien sûr, mais en arrivant à imposer son art et elle a fini par avoir une reconnaissance totale… C'était une grande dame de la chanson française. LCM : Et elle a marqué son époque ? NJ : Elle a marqué son époque et toutes celles qui sont venues après, Fréhel, Damia, Piaf, ont hérité de cet art du parlé chanté et de son talent. LCM : Un spectacle à découvrir au théâtre de Lenche.

LA MARSEILLAISE 6 octobre 2010
Théâtre musical
. En retraçant la relation d’Yvette Guilbert avec Sigmund Freud, Nathalie Joly enchante le Lenche. Nathalie Joly s’approprie avec beaucoup de malice les chansons d’Yvette Guilbert. Les maux de l’amitié.
En ouverture de la saison du Lenche, Nathalie Joly rend hommage à Yvette Guilbert, l’inventrice du « parlé-chanté » et interprète de Madame Arthur, une dame qui fit parler d’elle longtemps avec son Je ne sais quoi. Entre cabaret et théâtre, la comédienne et son pianiste complice Jean Pierre Gesbert, livrent un spectacle à la fois grave et léger, ponctué d’extraits de la correspondance entre la chanteuse et son ami Sigmund Freud. Du rire aux larmes, dans une atmosphère feutrée, Nathalie Joly varie les émotions et s’approprie ces compositions de la première moitié du 20e siècle. De la préférée de l’inventeur de la psychanalyse (Dites-moi que je suis belle), illustrée avec un petit miroir, jusqu’au naturiste Les bonnes grosses dames de Jean Bataille en passant par le sérieux et larmoyant La soûlarde, interprété avec un jeu d’ombres dans un cadre fixé au mur. Proche de son public, pari lequel elle déambule fleurs à la main pour son entrée et qu’elle taquine par la suite sur L’éloge des vieux, la comédienne se fait parfois voler la vedette par son virevoltant (et indiscipliné) pianiste, Jean Pierre Gesbert, qui lui donne la réplique avec grâce et malice. « Le bonheur dans le vérité » : Entre deux titres, qui brillent par leur caractère osé (surtout pour l’époque), des lectures de lettres de la correspondance entre Yvette Guilbert et Freud. Dans l’anecdote (l(invitation à boire une tasse de thé en famille) ou la réflexion (le métier de comédien et le lien entre l’artiste et son œuvre), Nathalie Joly souligne cette longue et sincère amitié. Une fois sur scène la personnalité de l’artiste est-elle éliminée ? Quel est le rapport à l’enfance ? A l’inconscient ? Autant de questions soulevées et sur lequel les avis des deux personnalités divergent. A moins que l’essentiel ne soit « de chercher le bonheur dans la vérité » comme le suggère la conclusion de
ce rafraîchissant Je ne sais quoi. Cédric Coppola

LA MARSEILLAISE 30 septembre 2010
DES CHANTS ET DES LETTRES Théâtre/Cabaret. Demain le théâtre de Lenche ouvre sa saison avec « Je ne sais quoi ». Nathalie Joly restitue la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert dans Je ne sais quoi. C’est une histoire pleine d’amitié entre la chanteuse Yvette Guilbert et le psychanalyste Sigmund Freud que Nathalie Joly raconte à partir de demain au théâtre de Lenche. Un spectacle –cabaret ludique qui soulève les questions de l’interprétation, de la vérité et de l’inconscient. La première version de Je ne sais quoi qui a vu le jour en 2006 ; suite à la demande de la société psychanalytique de Paris qui désirait célébrer le 150e anniversaire de la naissance de Freud. Un récital de 30 minutes qui s’est transformé avec le temps en véritable spectacle. Nathalie Joly ayant reçu comme cadeau de la part du Freud Museum de Londres la correspondance inédite entre Freud et Yvette Guilbert. « J’ai intégré théâtralement cette correspondance entre les chansons parfois même sous la forme de dialogues » indique Nathalie Joly qui sera accompagnée en scène par le pianiste Jean Pierre Gesbert. « Yvette et Freud se sont connu à leurs débuts, en 1890, alors qu’il était encore étudiant et qu’elle n’était pas encore connue. Puis ils se sont perdus de vue avant de se retrouver en 1926 pour s’écrire jusqu’en 1939».
La vérité exigée. La liberté d’expression dont faisait preuve l’interprète de Madame Arthur, de Dites-moi que je suis belle, a immédiatement séduit Nathalie Joly. « Elle avait des textes très crus, très osés pour l’époque, et en dehors de la scène c’était une personne engagée. Du coup j’ai eu envie d’interroger son œuvre, toujours très actuelle. Par exemple quand je chante « La soûlarde », je pense aux SDF et dans « Quand on vous aime comme ça », aux femmes battues». Entre théâtre et musique, les mots et les notes, Je ne sais quoi rend aussi hommage à la forme du parlé chanté : « sur scène, ça exige de la vérité. Chaque morceau s’inscrit dans un univers différent. Yvette Guilbert allait toujours contre les codes, les conventions, et jouait plusieurs personnages. Freud pour sa part cherchait à savoir d’où elle puisait son art de créatrice. Cédric Coppola

20 MINUTES 28.09.10 Yvette et Sigmund, du chant au divan. Le théâtre de Lenche fait sa rentrée en mélangeant théâtre et musique. La chanteuse Nathalie Joly redonne vie à Yvette Guilbert, amie de Freud.
Un dialogue sur l'esprit, la sexualité et la nature humaine. Pendant plus de cinquante ans, Yvette Guilbert (1865-1944) a correspondu avec Sigmund Freud. La chanteuse de café-concert avait rencontré le père de la psychanalyse à Paris, vers 1890. Captivé par les textes de celle qui croque l'humanité avec finesse et cruauté, Freud entame avec elle une longue amitié. Pratiquant l'art difficile du parlé-chanté, Yvette Guilbert chantera durant toute sa carrière dans une trentaine de pays. Accompagnée d'un piano, la chanteuse Nathalie Joly redonne vie à Yvette Guilbert, à ses lettres freudiennes et à la France de l'entre-deux guerres, au travers d'une vingtaine de chansons. Frédéric Legrand

MARSEILLE L'HEBDO 28.09 au 04.10.10 A applaudir (au théâtre de Lenche) : Je ne sais quoi. Le spectacle Je ne sais quoi a quelque chose de je ne sais quoi qui mêle le théâtre et la chanson autour de deux grandes figures du début du XXème siècle, la chanteuse Yvette Guilbert, reine incontestée du caf' conc' et son fan n°1 d'alors, Sigmund Freud. L'inventeur de la psychanalyse vouait une grande admiration à l'interprète à l'humour corrosif. En témoigne la correspondance inédite qui fait la trame de ce spectacle, créé avec grand succès par Nathalie Joly. Audrey Desanto


SORTIR MARSEILLE PROVENCE 22.09 au 05.10.10 Le petit truc en plus. Le théâtre de Lenche ouvre sa saison avec Je ne sais quoi, un concert théâtral construit autour de l'amitié entre Freud et la diseuse fin de siècle, Yvette Guilbert. Reine incontestée du caf' conc', Yvette Guilbert fut pendant cinquante ans l'ambassadrice de la chanson française dans le monde. Même Sigmund Freud, qui prétendait ne pas aimer la musique, adorait "Madame Yvette". Non contente de lui rappeler le Paris de sa jeunesse, elle exprimait par ses chansons des sentiments profonds, de désirs, de conflits et d'humour dans la détresse. Devenus amis, leur correspondance qui retrace l'exil du créateur de la psychanalyse est devenue un matériau inestimable. Exploité par Nathalie Joly, il a donné naissance à un spectacle bourré d'humour. Une création qui s'articule autour de dix-neuf chansons et dix-huit lettres inédites, écrites entre 1926 et 1939; le tout porté par le chanté-parlé caractéristique de la plus moderne des chanteuses d'antan.

ZIBELINE 13 octobre 2010
Freud et sa chanteuse. Je ne sais quoi est un récital étrange : Nathalie Joly fait revivre très joliment Yvette Guilbert, chanteuse populaire et polissonne qui inspira les chanteuses modernes de Piaf à Barbara, mais aussi le chant cabaret de Schönberg ou Kurt Weill , et fut abondamment croquée par Toulouse Lautrec . Nathalie Joly reproduit avec une minutie exquise les poses, sourires, et surtout la voix parlée chantée de son modèle qu’elle maîtrise parfaitement. On sait moins qu’Yvette Guilbert entretint une correspondance suivie avec Freud, venu plusieurs fois la voir à Paris, fasciné par l’impudeur assumée de ce répertoire qui parle de sexe avec plaisir. Fasciné aussi par la comédienne, ce qui fait une artiste, proximité ou éloignement de son modèle. …Bref, Je ne sais quoi qui cite mine de rien ces échanges épistolaires, possède une lecture à double détente , tout à fait fascinante relevant du plaisir mimétique – l’émotion est là, le rire, les larmes, au sens propre – et de la distanciation conceptuelle ! Agnès Freschel

MARSEILLE PLUS 05.10.010 Avec la gouaille d’Yvette. Nathalie Joly en chanteuse de caf’conc’. Avec son humour corrosif, la chanteuse Yvette Guilbert (1865-1944) a connu la gloire en son temps. Cette star de la Belle Epoque s’est même fait immortaliser par le peintre Toulouse Lautrec… Parce qu’elle avait sans doute Je ne sais quoi. C’est le nom du spectacle du théâtre de Lenche qui mêle théâtre et chanson autour de cette reine incontestée du caf’ conc’... et de son fan n°1 d’alors, Sigmund Freud ! Audrey Desanto

COSMOPOLITAN Novembre 2010
Partout en France - Musique

Yvette Guilbert était célèbre pour ses gants très longs et sa langue pas du tout dans sa poche qui faisait rougir Paris que même aujourd'hui dans " Sex and the City" t'oserais pas. A savourer d'une oreille entendue, le spectacle "Je ne sais quoi" où Nathalie Joly interprète averc finesse les chansons et la correspondance avec Freud de la talentueuse Yvette: aà Marseille du 1er au 17 octobre, à Albi les 19 et 20, et à Paris du 14 décembre au 2 janvier. Myspace.com/nathaliejoly Sylvie Overnoy

Le Point 16/09/2010
CONCERTS-SPECTACLES Quand Yvette enchantait le docteur Freud
Spectacle musical. Je ne sais quoi de et par Nathalie Joly, d'après les chansons d'Yvette Guilbert. Théâtre de Lenche, à Marseille. Du 1er au 17 octobre.
Nathalie Joly au Théâtre de Lenche, à Marseille. Après plus de cinq mois de représentations à Paris, au Lucernaire, et plus de 150 dates en France et à l'étranger, la création Je ne sais quoi, écrite et interprétée par Nathalie Joly, se jouera de nouveau en province, à Marseille, du 1er au 17 octobre, avant de revenir dans la capitale en décembre. C'est une excellente nouvelle, car ce bijou d'une heure et des poussières offre des instants de pure magie en remontant le temps, sur les pas d'Yvette Guilbert et de docteur Freud. Celui-ci adorait cette reine du caf'conc, grande gueule à la plume taquine et piquante. Leur amitié dura un demi-siècle. Ce récital, conçu d'après les chansons croustillantes, magnifiques, de Guilbert et de sa correspondance avec le maître de la psychanalyse, fonctionne comme un songe, un saut dans l'inconscient et le Paris d'antan, celui de Toulouse-Lautrec (qui a peint Yvette) et des tubes coquins que Guilbert chantait avec délice, qui croquaient les moeurs de l'époque et surtout des histoires de coeur éternelles, des textes olé olé qui parlent de sexe et d'amants. Ils n'ont pas pris une ride et, même, dérident sérieusement tant ils sont drôles et subtils. Ne manquez pas cette Yvette réinterprétée avec grâce par l'émouvante Nathalie Joly, accompagnée au piano. Perle des perles : Dites-moi que je suis belle, la chanson préférée de Freud qui pourrait s'écouter en boucle...Marie Audran


O POVO, Brésil

 

PRESSE Parisienne: La Tempête, La Vieille grille, Le Lucernaire

EUROPE 1
02.04.2010, Journal présenté par Jean-Michel Duez
Avec ce spectacle singulier, Nathalie Joly fait revivre l’esprit du café concert des années 30. 'Je ne sais quoi' a été créé à l’occasion du 150ème anniversaire de la naissance de Sigmund Freud. La chanteuse reprend les chansons d’Yvette Guilbert, l’une des grandes amies du créateur de la psychanalyse. Un moment de légèreté : brune, pimpante, enveloppée dans sa robe kimono, elle est seule sur scène, simplement accompagnée d’un pianiste - d’ailleurs excellent. Et elle chante les chansons d’Yvette Guilbert, la reine du caf’ conc’ dans les années 20-30 que Freud admirait tant. Comme la chanteuse du début de siècle, elle pratique à merveille l’art du parlé-chanté et excelle à rendre les nuances de ce répertoire très parisien et libertin. Avec malice et une extraordinaire précision, elle joue et chante l’amour sous toutes ses formes… la passion dévorante : un spectacle (vous l’aurez compris) vraiment savoureux, tonique et drôle. Diane Shenouda
Podcast : http://www.europe1.fr/podcasts/actu.xml


Version FEMINA / JDD 24-04-2010

FRANCE MUSIQUE
Musique Matin 10.03.10 - interview en direct
On ne manquera pas d'aller voir 'Je ne sais quoi' Vous nous apprenez quelque chose d'incroyable, que nous ne savions pas à France Musique, c'est qu'une énorme correspondance a eu lieu entre Freud et Yvette Guilbert. […] Madame Arthur, grand succès d'Yvette Guilbert, à retrouver dans ce spectacle qui est prolongé d'un mois grâce à son succès.
Stéphane Grant et Emilie Munera

Le FIGARO 20-04-2010, Armelle Héliot




RADIO TELERAMA 02-04-2010
Yvette et Sigmund Yvette et Sigmund LE FIL ARTS ET SCÈNES - Il est des amitiés étonnantes. Celle de la chanteuse de café-concert Yvette Guilbert (1865-1944) et de Sigmund Freud (1856-1939) en fait partie. Nathalie Joly a redécouvert leur correspondance. Des lettres chaleureuses qui questionnent la place de l'artiste sur scène, et qu'elle nous livre ici, en avant-goût de son spectacle “Je ne sais quoi”. Entre récital et lecture, il est à découvrir jusqu'au 25 avril au Lucernaire, à Paris, avant une tournée française.
Daniel Conrod
Écouter les lettres sur Radio Telerama: http://www.telerama.fr/scenes/yvette-et-sigmund,54446.php

FIP 10.02.10
Le Lucernaire présente à partir de ce soir une petite fantaisie lyrico-pseudo-psychanalytique pour chanteuse et pianiste écrite par Nathalie Joly intitulée Je ne sais quoi ! Que Sigmund Freud ait été un grand admirateur d'Yvette Guilbert, cette jolie rousse aux gants noirs si bien peinte par Toulouse Lautrec, est un secret bien gardé, et vous saurez tout de cette drôle d'amitié, de Nathalie Joly et de son pianiste Jean Pierre Gesbert. Elle retrouve le parlé-chanté caractéristique de Mme Yvette. Un beau spectacle qui dit bien l'admiration que Freud vouait à Yvette Guilbert, enchainant sans temps mort chansons et extraits de lettres, c'est plein d'humour et d'intelligence. C'est là toute l'âme du café concert du Paris de l'entre guerres. Un Paris que le psychanalyste aimait, ses dits et non dits sur un plateau… de théâtre, un moment divin à gouter à 20h en semaine 17h le dimanche au Lucernaire. On ne se prend pas la tête c'est une fantaisie ! Jane Villenet



ACTUALITE JUIVE 11.03.10
Lever de rideau : Quand l’homme de sciences rencontre la diva
L’histoire est déjà bien connue à savoir l’admiration et l’estime réciproque entre l’inventeur de la psychanalyse , Sigmund Freud, et l’immense chanteuse de cabaret Yvette Guilbert reine incontestée de la fin du XIXe siècle. Ainsi débute la pièce « Je » ne sais quoi ». Lors d’une visite à paris, en 1890, pour suivre les consultations du Professeur Charcot sur l’hystérie, S. Freud assiste au récital d’Yvette Guilbert, la chanteuse de cabaret qui commence à être connue et adulée. Il y trouve de façon troublante des échos de ses propres recherches sur les dits et les non dits concernant la femme, le désir, l’amour, l’art, la sublimation sexuelle et leurs mystères respectifs. En 1900, alors qu’Y. Guilbert est profondément malade, mue par une admiration et une moitié peu communes, naît une longue correspondance entre le professeur de l’âme humaine et la « diseuse fin de siècle », unique dans son art de parlé-chanté. Profondément séduite par cet échange épistolier insolite ; Nathalie Joly, spécialiste du répertoire des chansons des années trente, construit un spectacle fondé sur dix-neuf chansons et dix-huit lettres écrites entre 1926 et 1939, provenant du Freud Museum de Londres. Accompagnée au piano par Jean Pierre Gesbert, son complice masculin qu’elle fait participer Nathalie Joly déploie tout son charme, son humour et son talent au service de ces chansons empreintes d’humanité, de malice, de subtilité, d’intelligence sur l’âme humaine au féminin. D’un langage souvent cru, jamais vulgaire, populaire sans être populiste, aux images savoureuses et suggestives, ces chansons, d’amour, de liberté, de sensualité, de révolte, évoquent les différentes images de la femme qui fluctuent au gré des époques et des mentalités mais restent toujours dignes de bon ton. Nathalie Joly, spécialiste de toutes les formes parlées-chantées, au service des grandes causes humanistes, à déjà interprété ce spectacle musical à paris, et continue sa tournée artistique à Brunoy le 30 mars, à Houlgate en juillet, à Marrakech le 6 juin, et à l’Institut français et au Musée Freud à Vienne en 2010. Un joli parcours à suivre…
Michèle Lévy- Taieb



JOURNAL DU DIMANCHE 28 février 2010. CAFÉ-CONCERT
JOLY RACONTE GULBERT ET FREUD Construit autour de la correspondance qui liait Yvette Guilbert et Sigmund Freud, l’un de ses fervents admirateurs, ce passionnant spectacle ressuscite l’ambiance magique du café concert. Une approche inattendue qui, passé le célèbre « Je ne sais quoi » de sa Madame Arthur, atteste la folle richesse d’un répertoire bourré d’humour et d’observations sagaces, tour à tour poignant (La Glu, La Soûlarde) et polisson (Le Petit Cochon, L’éloge des vieux). L’interprétation en parlé-chanté de Nathalie Joly dans le rôle de la diseuse, accompagnée du pianiste Jean Pierre Gesbert, est résolument vivante, savoureuse, juste. Alexis Campion

LE POINT 24.03.10
PROLONGATIONS/SPECTACLE MUSICAL/PARIS Quand Yvette Guilbert enchantait Freud. Venu à Paris pour la première fois pour suivre les consultations de Charcot, Sigmund Freud découvre Yvette Guilbert, la reine du caf'conc'. Il est fan et le lui fait savoir. Ils vont s'écrire et échanger sur Vienne, Paris, Londres, Charlie Chaplin, Léonard de Vinci, sur la condition et la création de l'artiste... Leur amitié durera un demi-siècle. Nathalie Joly qui mène des recherches sur le répertoire des années 30-40 a conçu ce spectacle accompagné au piano -prolongé par bonheur jusqu'au 25 avril - à la demande de la Société psychanalytique de Paris. Quelle joie de l'entendre redonner vie avec grâce aux tubes d'Yvette qui n'ont pas pris une ride. Du Je ne sais quoi fort coquin de Madame Arthur à Dites-moi que je suis belle, la chanson préférée de Freud que l'on pourrait écouter en boucle, en passant par l'émouvante Soularde qui faisait tant frémir le maître de la psychanalyse par la justesse de ses traits, Joly enchante, ponctue ses couplets parlés-chantés à la mode Guilbert de quelques apartés qui dévoilent, en filigrane, la liaison épistolaire de l'artiste et du scientifique. La comédienne n'en dit pas trop, laisse imaginer les pensées écrites par Freud, les rencontres avec sa femme, sa fille et Yvette au Bristol pour un thé. Le spectacle fonctionne comme un songe, un saut dans l'inconscient et le Paris d'antan, au fil des textes osés, mordants, poignants, désopilants, qui parlent de sexe et d'amants à longueur de chansons. Yvette savait trouver les mots pour le dire et ce bijou de récital lui rend un sacré bel hommage.
Marie Audran

PARISCOPE 07.04.2010
La comédienne Nathalie Joly rend hommage à la chanteuse Yvette Guilbert, et à son amitié pour Freud, entérinée par une correspondance de cinquante ans. Yvette Guilbert, disparue en 1944, est à l'origine du "sprech gesang" en France, un style à mi-chemin entre le chant et la déclamation parlée. Ses chansons, de la plume de Jean Richepin, Léon Xanroff ou Jules Jouy, ressuscitent le Paris gouailleur de l'entre-deux-guerres, celui du fond du panier, c'est-à-dire les courtisanes, les soûlards, les maris veules et les femmes battues. Freud ne pouvait qu'être sensible à cette expression du malheur, de la "souffrance psychique" traduite dans des textes ciselés dans le marbre, tour à tour cruels et drôles. Dans cet exercice, Nathalie Joly est accompagnée au piano par Jean-Pierre Gesbert, et le tandem s'en sort impeccablement, la première par sa gestuelle et sa diction, en captant la verve des reines du "caf-conç" d'autrefois, le second en s'en tenant fidèlement aux notes. Pour une représentation parfaite du spectacle, laissons le (beau) mot de la fin à Yvette Guilbert : "Pour l’artiste, comme pour la diseuse de chansons, cette science du beau parler doit s’augmenter de la science d’allumer et d’éteindre les mots, de les plonger dans l’ombre ou dans la lumière, selon leur sens, de les amoindrir ou de les amplifier, de les caresser ou de les mordre, de les sortir ou de les rentrer, de les envelopper ou de les dénuder…" Maxime Landemaine

20 minutes 24 février 2010
DU DIVAN AU PIANO DINGUE
Ambiance Café concert au Lucernaire. Dans Je ne sais quoi, Nathalie Joly interprète Yvette Guilbert et ses chansons aux textes bien délurés pour l’époque….Ce qui ne laissa pas Freud indifférent. Lors d’un séjour à Paris en 1890, l’éminent psychanalyste avait été frappé par la capacité d’Yvette à s’approprier autant de facettes de l’humanité et par son approche de la sexulaité. Ce fut le début d’une longue amitié qui devait durer cinquante ans. Nathalie Joly, accompagne par Jean Pierre Gesbert au piano, nous révèle une partie de leur correspondance entre duex chansons façon cabaret. Tour à tour grivoises ou dramatiques, elles sont lancées sur un ton léger e jouent avec humour sur les mots. Tout en esquissant une analyse amusante de la socité du XIXe siècle. Manon Gimel

LE TARTUFFE Février 2010
Au Lucernaire, Nathalie Joly allume l'âme du 'Je ne sais quoi'. En décembre 2008 la Société Française de Psychanalyse invite Nathalie Joly à monter sur le divan. Un cabaret musical, un Divan japonais de la Belle époque, un beuglant ressurgit à la Cartoucherie, en plein Bois de Vincennes, là où les fiacres 'allaient trottinant, jaune avec un cocher blanc'. Yvette Guilbert ramenait sa rengaine grivoise colorée d’élégance. Un je-ne-sais-quoi courait dans l’air, caressait nos oreilles…Nathalie Joly s’est prise magnifiquement au jeu. Elle est accompagnée doctement au piano par Jean Pierre Gesbert. Après la Cartoucherie, Avignon et la Vieille Grille, elle est au Lucernaire. Fidèle à elle-même. Elle a su éviter le copier-coller. Ou pire encore, le copier-coller-copuler qui aurait fait partir le je-ne-sais-quoi en fumée (puisque aujourd’hui nous appelons un chat un chat !). Délicieux temps d’alors où la vue d’une cheville découverte vous titillait l’âme pour un mois. Nathalie Joly met un cœur dans son récital, ramène fidèlement le passé jusqu’à nous, l’enjoue, l’illumine. Yvette Guilbert avait fait les salles Gaveau et Pleyel. Pourquoi pas après le Lucernaire ? Des airs au goût de baisers. Gérard Allouche


LE NOUVEL OBSERVATEUR
12.12.09
Spectacle musical "Je ne sais quoi". "Non, je ne crois pas que ce qui sort de moi en scène soit le "surplus" supprimé et employé" écrivait en 1931 Yvette Guilbert à son ami Sigmund Freud. Le savant et la diva entretinrent une profonde relation d'amitié, cherchant tous deux à démêler les mystères de l'art et de la sublimation sexuelle et populaire. Cet échange épistolaire fournit la matrice de ce "Je ne sais quoi", créé à l'initiative de la Société Psychanalytique de Paris pour le cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Freud. Dense mais intense, ce spectacle mêle habilement les succès d'Yvette Guilbert, de "La Soûlarde" aux "Bonnes Grosses Dames" à la lecture de ces lettres exhumées du Freud Museum. Au chant, Nathalie Joly, spécialiste des répertoires des années 1930, que l'on avait pu voir à Chaillot interpréter Kurt Weill, fait resurgir l'âme du café-concert du Paris de l'entre-deux guerres avec truculence et malice. Un spectacle qui fait rire et réfléchir.
Timothée Barrière

LE POINT
Le 11 décembre 2008
Yvette Guilbert et Freud, réunis par leurs lettres dans ce spectacle de Nathalie Joly, c'est le Paris que le psychanalyste aimait, ses dits et non-dits, servis sur plateau. Cette correspondance inédite est à retrouver sur un CD-livre (« Je ne sais quoi », Seven Doc), entre deux chansons du spectacle. « Dites-moi que je suis belle » était celle que Freud préférait... Valérie Marin la Meslée

ŒDIPE Portail de la Psychanalyse francophone - Le 24 novembre 2008
…..À l’occasion d’un colloque organisé par la Société Psychanalytique de Paris, Paul Denis l'organisateur du colloque avait alors eu l’idée de proposer aux participants d’assister à un spectacle composé de chansons d’Yvette Guilbert. C’est ce spectacle revu et augmenté de plusieurs chansons et de plusieurs lettres de Freud qui nous est proposé aujourd’hui. Spectacle amusant et pétillant interprété par Nathalie Joly accompagnée par Jean-Pierre Gesbert au piano, qui nous replonge dans ces petites scènes amusantes ou émouvantes, un rien grivoises, qui ne devaient pas manquer d’évoquer à Freud les souvenirs de sa jeunesse. Comme devait le rappeler Alain de Mijolla au cours de discussion qui a suivi la première du spectacle Freud n’était pas un puritain et les chansons d’Yvette Guilbert, même si elle devait se méfier de la censure, parlaient vrai de la misère, des bourgeois et du sexe….
Un Cd reprenant les chansons ainsi que les lettres de Freud est également en vente.
….Laurent Le Vaguerèse

France Culture L’oreille d’un sourd David Jisse, avril 2008
« Un savoureux et très beau spectacle de Nathalie Joly sur l’admiration musicale que Freud vouait à Yvette Guilbert….. la chronique de David Jisse reprend la fameuse question du divorce entre musique et psychanalyse, à l'occasion du savoureux spectacle de Nathalie Joly chantant la relation amicale d'Yvette Guilbert et Sigmund Freud que nous mentionnions la semaine dernière, et qui sera repris au prochain Festival d'Avignon….. Freud écrivait d’ailleurs : "Peut-être faut-il déclarer que l’oreille analytique écoute le signifiant, non les sons ni les accords, et qu’il y a deux voix, la voix qui parle et la voix qui chante. Peut-être la musique n’est-elle d’aucun usage en psychanalyse." Cette modeste chronique ne pourra pas répondre à toutes les questions qui se posent, mais j’avais envie de donner la parole à Yvette Guilbert dont le beau spectacle de Nathalie Joly a inspiré ma chronique….. »


Allegro Théâtre
le 29 novembre 2008
Les surprises de la cartoucherie de Vincennes…
. A la Tempête, autre théâtre de la Cartoucherie, on peut savourer "Je ne sais quoi" où la chanteuse Nathalie Joly dont la voix comme la diction au phrasé acidulé sont purs délices, chante le répertoire d'Yvette Guillbert, interprète au répertoire souvent coquin et amie de Freud (qui demanda à la revoir lorsque fuyant l'Autriche, il séjourna quelques jours à Paris chez Marie Bonaparte). Dirigée avec une délicieuse malice par Jacques Verzier et accompagné au piano par l'espiègle Jean-Pierre Gesbert, Nathalie Joly émaille son tour de chant de lettres que la glorieuse vedette de music- hall échangea avec l'inventeur de la psychanalyse. Un moment divin. (…Je ne sais quoi jusqu'au 20 décembre Théâtre de la Tempête) JOSHKA SCHIDLOW

ALLEGRO THEATRE SAMEDI 6 FÉVRIER 2010
Plus modeste (qu’ Un Tramway), mais nettement plus réussi est Je ne sais quoi de Nathalie Joly. Cet exquis numéro de caf conc qu'on a pu voir il y a peu à La vieille grille (où il se donnait à bureaux fermés) poursuit sa carrière au Lucernaire. L'irremplaçable Yvette Guilbert à laquelle Nathalie Joly prête sa voix enchanteresse était aussi une personne rayonnante d'intelligence ce qui lui valut de devenir une proche de Freud avec lequel elle échangea une abondante correspondance. Dans ce spectacle réalisé avec une application sourcilleuse et pleine d'esprit, par Jacques Verzier, la chanteuse alterne des chansons polissonnes à des extraits de la correspondance qu'elle entretint avec le découvreur de l'inconscient.
JOSHKA SCHIDLOW


WEBTHÉA, Quand le sexe a de l’esprit 11-12-2008
Yvette Guilbert fut cousette, vendeuse, mannequin avant de devenir à la fin du XIXe siècle la reine incontestée du caf’conc, où elle i inventa le style « parlé chanté » qui enchanta Gounod et séduisit Freud qui eut l’occasion de l’entendre à l’Eldorado alors qu’il était venu travailler avec Charcot à la Salpetrière. Des années plus tard, la chanteuse et le psychanalyste se rencontrèrent à Vienne, entre eux s’installa une amitié forgée d’admiration mutuelle et scellée d’échanges épistolaires où il était question de ce qui les préoccupait tous deux, notamment le sexe, « cette terre inconnue où poussent les racines de l’esprit ». « Schnitzler et Yvette Guilbert m’ont tous deux précédé dans l’exploration du psychisme humain » se plaisait à dire Sigmund Freud qui prétendait ne pas aimer la musique mais ne cachait pas son admiration pour la chanteuse dont il appréciait fort les chansons. Ce qui, derrière la grivoiserie des couplets, affleure comme pénombre de l’âme ne pouvait laisser indifférent le père de la psychanalyse qui dans une lettre s’interroge : « pourquoi frémit-on en entendant La Soiffarde, ou pourquoi répond-t-on oui avec tous ses sens à la question : ?dites-moi que je suis belle? (1) »
Délicieusement coquin C’est sous le signe de cette relation que Nathalie Joly, comédienne et chanteuse a imaginé un spectacle parlé-chanté, ingénieuse chimère de théâtre poussée sur le tréteau du cabaret. Accompagnée du pianiste et complice Jean-Pierre Gesbert, gouaille et coquetterie mêlées, elle nous propose une virée cruelle et mutine au cœur d’un répertoire dont certains titres tels Madame Arthur ou Le Fiacre appartiennent désormais à la mémoire collective. Grisette chantante à la voix souple, elle n’est pas Yvette Guilbert mais en suggère finement tous les sucs à travers une galerie de croqueuses d’hommes et de personnages dont les aveux et les déboires provoquent dans un même mouvement le rire et l’indulgence. Même si on peut regretter que la chanson couvre la voix de Freud, ce Je ne sais quoi subtilement coquin possède un charme délicieusement irrésistible. Ne résistez pas courez-y, vous ne le regretterez pas.
Dominique Darzacq

lA VOIX DU Luxembourg -
1er décembre 2008
CHRONIQUE PARISIENNE :UN DOUBLE RETOUR ATTENDU
Que voir ? Où sortir ? L’actualité parisienne sera marquée cette semaine par un double retour attendu.
Valérie Lemercier au palace ….et Je ne sais quoi, spectacle de Nathalie Joly, d’après les chansons d’Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud. Oui, la reine du « caf’conc’, la chanteuse diseuse la plus célèbre qui soit (1865-1944) qui conquit Paris par son intelligence et exporta loin son art pendant un demi-siècle, correspondit longtemps avec Freud. Le père de la psychanalyse vouait une réelle admiration à celle qui disséquait si bien l’âme humaine en musique, et leurs lettres méritent découverte. Mais qu’on se rassure, c’est ici un récital qu’on vient entendre. Agrémenté, certes, de quelques clins d’œil à cette belle correspondance sous forme de dialogues avec le pianiste Jean-Pierre Gesbert. Mais c’est bien avant tout des chansons et des meilleures. Interprétées et mises en scène par Nathalie Joly et Jacques Verzier. Pour chanter l’éloge des vieux ou la femme face à ses rides, facéties et sous entendus gaillards, la vie des mondaines, les secrets ou détresses les plus intimes des femmes autant de thèmes qui constituent le répertoire d’Yvette Guilbert, cette artiste exquise fait merveille.
Nathalie Joly a conçu un spectacle savoureux et dense, dont on adorerait qu’il ne finît point.
Claire Moreau

FLUCTUANET -
30-11-2008
Sacrée Yvette !

Il est des spectacles qui ont le goût rose thé, légèrement sucré du souvenir. « Je ne sais quoi », présenté jusqu’au 20 décembre au Théâtre de la Tempête, est de ceux-là. Pendant une heure, Nathalie Joly évoque celle que Freud jeune, de passage à Paris, admira au caf’ conc’ : Yvette Guilbert. C’est à l’occasion de son 150è anniversaire que la Société Psychanalytique de Paris fit la commande de ce spectacle. Guilbert et Freud, en effet, ont entretenu une correspondance (que l’on retrouve dans le livre-CD du spectacle) où l’un et l’autre comparent leur vision de l’acte d’interprétation. L’artiste cherche-t-il à exprimer ce qu’il n’est pas ? Ou au contraire dévoile-t-il malgré lui des parts cachées de sa personnalité ? Vaste et intéressant débat. « Je ne sais quoi », tout en convoquant la gestuelle et la gouaille de Guilbert, s’appuie sur une réelle maîtrise de son interprète. Comme jamais, Nathalie Joly excelle dans le « chanté parlé » qui font d’elles une rare « chanteuse de théâtre », sans les vibratos lyriques mais avec des changements de registre vocal qui paraissent on ne peut plus naturels. Guilbert en était la reine. Une partie du public, chenu, fredonne avec l’artiste les airs qui ont vaincu le temps dans le répertoire des chansonniers : « Madame Arthur » (d’où le spectacle tire son titre), « Le fiacre » (que Mireille et son petit Conservatoire ont porté à l’écran). Les plus jeunes trouveront sans doute un peu décalées ces histoires d’amants sorties tout droit d’un Toulouse-Lautrec. Mais justement, c’est un bond dans le temps qui nous est offert là, sans besoin de technologie avancée, par le seul charme de la citation, de l’élégance et de la « vérité », si chère à Guilbert.
Floriane Gaber

LES TROIS COUPS le 11 décembre 2008
La ballade du temps jadis…
Yvette Guilbert, la grande « diseuse » de cabaret, hanta l’imaginaire de Lautrec et de Sym au même titre que la Goulue. Cette figure emblématique du Paris du tournant du siècle dernier, qui faisait défiler au gré de ses chansons une palette de portraits vivants et colorés, est aujourd’hui très méconnue. Certaines de ses chansons reprises par Brassens ou Barbara ont traversé le temps, mais son nom est tristement tombé dans l’oubli. Heureusement, il y a des chanteuses comme Nathalie Joly et des pianistes comme Jean-Pierre Gesbert : des amoureux capables de servir autant que d’enrichir un répertoire comme celui d’Yvette Guilbert et de nous replonger dans une magie sans âge.
Le voyage commence à la sortie du métro : la navette de la Cartoucherie attend les spectateurs. Nous embarquons et, devant le spectacle du bus désert, les bras m’en tombent et je m’exclame: « Oh ! Un vieux bus !». Tout me revient alors en mémoire : les sièges en Skaï marron clair avec une poignée au sommet, le miroir rond et concave, le sol en linoléum brun foncé avec des reliefs antidérapants… Je n’ai que quelques années et je tiens la main de ma maman qui vient de venir me chercher à la maternelle… Le voyage commence. Puis c’est l’arrivée à La Cartoucherie, un des plus merveilleux endroits du monde, où je jurerai que l’on peut rencontrer fées et farfadets, où la magie se palpe ; où l’on rêve les yeux ouverts dans ce gigantesque corps de ferme qui sent bon le cheval et la terre. Nous entrons dans une petite salle toute vêtue de rideaux pourpres et noirs. Une scène et un piano. Rien d’autre. Ah, si ! Une chaise… Et le charme opère.
Axé sur la correspondance que la chanteuse française échangea avec Sigmund Freud, le spectacle est conçu avec une légèreté et une fluidité très surprenantes. Par un savant découpage des lettres et un jeu tout en finesse, Nathalie Joly et Jean-Pierre Gesbert nous font découvrir des aspects insoupçonnés de ces deux grands personnages : la fragilité du professeur et la profondeur intellectuelle de la chanteuse. Mais, au-delà de l’aspect passionnant du documentaire, il y a l’interprétation de Nathalie Joly et l’univers chatoyant des chansons d’Yvette Guilbert. Le choix en est cruel mais judicieux, offrant tout le panel de son répertoire mêlant la légèreté à la critique la plus amère. Plus les morceaux se succèdent, entrecoupés d’intermèdes finement menés où des bribes de lettres viennent situer le personnage d’Yvette Guilbert et l’enrichir d’intimité, plus le spectateur s’étonne de la capacité de l’interprète à moduler sa voix et ses expressions, à jouer ses chansons. En cela, nous retrouvons la gouailleuse Parisienne, âpre chanteuse de cabaret, qui n’avait froid ni aux yeux ni au cœur. Celui qui ne connaît pas l’œuvre originale n’aura, il est vrai, pas le même regard sur le spectacle. Il sera moins critique et le recevra comme une expérience neuve, vierge de toute attente et de toute appréhension. En entendant les premières notes d’une chanson, il ne se dira pas : « Tiens, elle est superbe celle-là, je suis curieux de voir comment elle va s’en sortir ! ». Mais, qu’à cela ne tienne, le connaisseur sera bien surpris ! Si la salle se prête à merveille à l’ambiance de cabaret, ce n’est pas elle qui nous catapulte au Moulin rouge, qui nous fait rencontrer Mme Arthur, la saoularde, les étudiants de l’hôtel du nš 3, qui nous conte des histoires d’amour en pagaille, qui nous transporte du rire aux larmes ! Non seulement Nathalie Joly, dont le chant impeccable trahit une formation lyrique des plus solides, joue avec un bonheur palpable de toutes les ficelles du cabaret, mais en plus elle nous ravit par son interprétation toute personnelle du répertoire d’Yvette Guilbert. On est content qu’elle ne cherche pas à l’imiter, mais qu’elle s’en inspire pour lui donner une dimension actuelle et moderne sertie d’une puissance émotionnelle remarquable. Elle fait revivre le Paris du tournant du xixe siècle, le rendant tangible et accessible pour tout spectateur doté d’un peu d’imagination. Ah les voyages ! On en revient toujours un peu plus riche. Lise Facchin

Presse Avignon

LE POINT 15-07-2009
"Paris aux abords de 1900. Elle est la Reine du caf'conç', son nom est Yvette Guilbert. Sigmund Freud vient l'écouter, adore ses chansons, "Dites moi que je suis belle", en particulier. Ils s'écrivent, et c'est la correspondance inédite entre le psychanalyste et la chanteuse que la talentueuse Nathalie Joly entrecroise ici avec le répertoire d'Yvette Guilbert. La comédienne joue du gant et du regard, tantôt piquante, tantôt langureuse, dans un joli duo avec son pianiste. Très vite, Freud est là, présent quelquepart dans la salle. A travers les yeux du maître (sûrement un peu amoureux), et un peu de son oreille, on se prend à décrypter les paroles: tout le spectre du féminin passe dans le récital de cette "star" du cabaret de la Belle époque, plus "diseuse" encore que chanteuse...Une fin de soirée fin de siècle au festival d'Avignon? En apparence seulement, car ce "Je ne sais quoi" est merveilleusement intemporel. Jusqu'au 31. Théâtre du Petit chien, Avignon
Valérie Marin la Meslée

LA PROVENCE, 29-07-2009
Savez-vous que Yvette Guilbert, cette Reine incandescente, cinquante ans durant, du caf' conç',immortalisée par Toulouse Lautrec, avait pour admirateur et ami, Freud? Qu'ils parlaient ensemble des relations mystérieuses entre l'art et l'inconscient ? Que les liaient tous deux une égale indulgence envers les humains, humour et liberté de pensée?...La présence du père de la psychanalyse -par textes et lettres- auprès de cette star qui connut dans sa jeunesses la pauvreté et la maladie , n'est pas la moindre des joies que nous apporte le récital de Nathalie Joly et de son pianiste-complice Jean Pierre Gesbert. Et puis il y a l'immense talent de cette interprète aux mille et une nuances: entre dits et non-dits, parlé et chanté, cruauté et tendresse, rires et pleurs, ce sont une vingtaine de chansons qu'elle nous donne à entendre. Et à voir, car cette grande musicienne est aussi une comédienne accomplie. Ne vous demandez plus dès lors si "suis-je, suis-je, suis-je belle, moi..."Avec Freud, dont c'était la chansons préférée, nous répondons: oui!
Danièle Carraz

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EVASION MAGAZINE
Juillet 2008
Ce récital de Nathalie Joly réconcilie avec le "beau parlé", selon Y.Guilbert elle-même, avec "la science d'allumer et d'éteindre les mots".
Ce spectacle est fondé sur l'admiration musicale que Freud vouait à Y.Guilbert.
J'ai retrouvé, en écoutan N.Joly, les derniers échos de la chanson réaliste, cette authenticité qui a séduit Freud, ce retour aux années 30/40, ce "parlé-chanté" qui évoque les inégalités sociales de ces années-là, et qui fait revivre tout un patrimoine ancestral d'œuvres qu'Yvette Guilbert a su redécouvrir, que Nathalie Joly perpétue grâce à son talent, en reprenant en particulier des chansons cultes de cette période de l'Entre-Deux-Guer bon moment de spectacle.Par Annie Rav
ier

L’union (Soissons) - 7/12/2013
Danser pour ne pas s’enfoncer. En deux récitals dans le cadre intime de la salle du Mail, la comédienne chanteuse Nathalie Joly a présenté les chansons et la carrière d’Yvette Guilbert, star du café concert ; Elle a maîtrisé le mordant, la force, les outrances de cette amie de Freud qui a inventé le « chant parlé » et transformé le chant de music hall en commentaire désabusé sur les passions humaines. Le premier soir, elle a parcouru les débuts de la gloire de Guilbert. Le lendemain c’était la seconde période, lorsque le « Diseuse « a quitté les cabarets parisiens pour parcourir le monde, innover et renouveler les sources de son art. Les chants sont poignants ou hilarants, ou les deux en même temps et Nathalie Joly les interprétait sans rater un seul effet. ….. Lorsqu’un artiste fait revivre une vedette du passé....les comparaisons sont déplacées, au delà d’une vraisemblance de base. . Nathalie Joly dépasse l’imitation pour arriver à une évocation, généreuse ou entrainante. Denis Mahaffey

FRANCE MUSIQUE Un mardi idéal 31-12-2013 Spécial Réveillon de 20h à 24h - Par Arièle Butaux et Laurent Valéro

FRANCE INTER 21-01-2018

Remèdes à la mélancolie par Eva Baster
Françoise Davoine , psychanalyste :
"Je les aime toutes (les chansons d’Yvette Guilbert) parce qu’elles sont chantées par Nathalie Joly aujourd’hui… Il y a eu un premier spectacle qui a été donné sur son amitié avec Freud et sa correspondance, on a publiée en même temps les lettres, la correspondance avec Freud (à laquelle on avait pas accès), grâce à Nathalie Joly."


NOUVELLE REPUBLIQUE 1-06-2018

Yvette Guilbert par Nathalie Joly : une merveille

Nathalie Joly a ébloui le public avec un spectacle hors normes.
La Touline affichait complet vendredi soir pour assister au spectacle « Je ne sais quoi » créé et interprété par Nathalie Joly, accompagnée par Jean-Pierre Gesbert, pianiste et partenaire. Les spectateurs en sont ressortis éblouis.
La comédienne a choisi une voie très personnelle pour créer son spectacle, à la demande de la société française de psychanalyse. S’inspirant du parlé-chanté inventé en son temps par Yvette Guilbert, elle a eu l’idée géniale de composer son concert sur ce mode, en mêlant une vingtaine de chansons et autant d’extraits de la correspondance avec Freud de la célèbre chanteuse.
Avec un talent incroyable, Nathalie Joly, avec la complicité d’un excellent Jean-Pierre Gesbert, apporte un éclairage inédit sur la personnalité de la chanteuse de café-concert et sur la qualité de son répertoire. Les chansons et les textes parlés s’harmonisent comme une évidence, les seconds faisant écho aux premiers pour en souligner la profondeur, l’humour, mettant l’accent sur la perspicacité et le rôle avant-gardiste de celle qu’elle interprète.
Les chansons sont autant de portraits finement croqués : avec humour pour Madame Arthur, avec compassion pour la Soularde, avec une ironie sans pitié pour celle qui « était très bien » ou pour le piètre amant, etc. La correspondance et le talent de l’interprétation les élèvent à leur juste valeur. L’œil de Jacques Verzier à la mise en scène et les lumières de Mickey à la régie ont accompagné cette incontestable réussite.


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