PRESSE "JE NE SAIS QUOI"
LE MONDE 25.12.09
De
l'intérêt de Sigmund Freud pour Yvette Guilbert, la plus
moderne des chanteuses d'antan. Nathalie Joly retrouve le parlé
chanté caractéristique de « Madame Yvette ».
Parce qu'il s'intéressait aux femmes, à l'art, et à
leurs mystères respectifs, Sigmund Freud avait été
subjugué par Yvette Guilbert (1865-1944). Le médecin viennois
était venu à Paris en 1890 afin de suivre les consultations
du professeur Charcot, grand spécialiste de l'hystérie.
La chanteuse de cabaret faisait ses débuts à l'Eldorado,
et le fondateur de la psychanalyse écouta bouche bée Dites-moi
si je suis belle, chantée sur une mélodie tortueuse datant
du XIVe siècle. Freud resta fidèle au modèle favori
de Toulouse-Lautrec, qui la dessinait sans relâche, taille fine,
yeux perdus, longs gants noirs. En 1897, la plus moderne des chanteuses
d'antan épousa un autre Viennois, biologiste, Max Schiller. Plus
tard, Freud accrocha à son mur, à côté du portrait
de son amie l'écrivain Lou Andreas-Salomé, celui de cette
femme qui fascina Paris et bien au-delà, jusqu'à ce qu'elle
tombe malade en 1900. Et Freud entretint une passionnante correspondance
avec la "diseuse fin de siècle", unique en son art du
parlé-chanté et du théâtre en scène.
Passionnée par ce genre très européen, Nathalie Joly
a construit un spectacle, Je ne sais quoi, fondé sur dix-neuf chansons
et dix-huit lettres inédites, écrites entre 1926 et 1939
- Freud était alors réfugié à Londres. Elle
l'a créé fin 2008 à l'initiative de la Société
française de psychanalyse, à la Cartoucherie de Vincennes,
et le présente jusqu'au 31 décembre avec un pianiste, Jean-Pierre
Gesbert, sur la petite scène de la Vieille Grille, un cabaret comme
il en reste peu à Paris. Un passionnant coffret a, en outre, été
édité, qui contient les chansons du spectacle et le texte
des lettres qui lui ont été confiées par le Freud
Museum de Londres. D'Yvette Guilbert, on a gardé ces chansons composées
par Léon Xanrof - un certain M. Fourneau, qui transposa son nom
en latin, fornax, et inversa le tout -, qui firent le miel de Barbara,
à ses débuts en 1950. Le Fiacre ou la magnifique Maîtresse
d'acteur sont des mélodies qui ont traversé le siècle.
Yvette Guilbert, la diseuse, mettait des musiques sur des textes de Paul
de Kock (Madame Arthur), des thèmes anciens (Verligodin) ou s'emparait
de drames fabuleux, comme celui de La Glu (de Jean Richepin et Gounod)
ou de La Soularde (Jules Jouy et Eugène Porcin). Freud s'interrogeait
sur l'essence de l'artiste. D'un côté, Yvette Guilbert, qui
changeait sans cesse de registre - drame, humour, personnages louches,
prudes, voyous, femmes trahies, femmes cruelles, femmes naïves, etc.
De l'autre, par exemple, un Charlie Chaplin, "qui joue toujours le
même rôle, celui du garçon souffreteux, pauvre, sans
défense, maladroit, mais pour qui finalement tout tourne bien.
Or, pensez-vous que pour jouer ce rôle il lui faille oublier son
propre moi ? Au contraire, il ne représente jamais que lui-même,
tel qu'il était dans sa pitoyable jeunesse", écrit
Freud à Max, le mari de "Madame Yvette". A propos d'Yvette
Guilbert, qui a une trentaine de "femmes" à son répertoire,
Freud reçoit cette réponse de Max Schiller : "Yvette
Guilbert a une formidable énergie de concentration, une sensibilité
très forte, une imagination tout à fait extraordinaire.
A cela s'ajoutent une capacité d'observation considérable,
et enfin, une volonté monumentale de créer dans le vrai,
fût-ce à ses dépens." En ce sens, Je ne sais
quoi est un spectacle passionnant, drôle souvent, jamais pesant,
sobre (mise en scène de Jacques Verzier), qui permet à la
fois de redécouvrir des chansons dites réalistes (La Soularde),
des fables (La Glu, histoire d'un pauv' gars qui tue sa mère et
lui prend le coeur à la demande d'une cruelle amoureuse ; sur le
chemin, il court, le coeur tombe, roule sur le chemin et lui demande en
pleurant : "T'es-tu fais mal mon enfant ?") ; des polissonneries
(Quand on vous aime comme ça). Nathalie Joly chante avec justesse,
éclaire l'importance de la star du Moulin rouge et du Divan japonais,
sans jamais chausser les gros sabots qui permettraient de comprendre le
"je ne sais quoi" qui attise les passions autour de Madame Arthur.
Véronique Mortaigne
France Bleue Interview
de Nathalie Joly dans "On repeint la musique" de Fabien Lecoeuvre
: dimanche 9 octobre 2011
LIBERATION
,
18 décembre 2008
SIGMUND FREUD ET L’INTREPRÉTATION D’YVETTE
Récital : À la Cartoucherie de Vincennes,
Nathalie Joly exhume le répertoire d’une reine du café-concert,
muse du psychanalyste.….
Aux murs de son bureau au 19 Berggasse à Vienne,
Sigmund Freud aurait eu deux portraits de femme : Lou Andréas Salomé
et la chanteuse Yvette Guilbert. Le père de la psychanalyse fan
de chansonnettes ? Hé oui. En 1890, en stage à paris auprès
du célèbre docteur Charcot, Freud découvrit la chanteuse
à l’aube de sa carrière, avant qu’elle ne devienne
la reine du café-concert, une célébrité adulée
par le Tout-Paris des peintres et des écrivains. De 1926 à
1939, le praticien viennois entretint une correspondance avec Yvette Guilbert,
et c’est de ce matériau, inédit, que Nathalie Joly
a tiré un spectacle débordant d’humour et d’intelligence,
qui fait oublier l’inconfort de la salle où il se déroule.
On comprend ce qui a fasciné Freud dans le répertoire de
la chanteuse : le dédoublement de personnalité qui permet
d’incarner chaque personnage (« des coquettes, des femmes
vertueuses, des ingénues » énumère-t-il dans
une des lettres), la liberté (souvent autorisée par l’humour)
à l’heure d’aborder l’adultère, la sexualité
ou le témoignage d’un certain féminisme. Ce qui fit
d’Yvette Guilbert la plus grande chanteuse de son époque
c’est d’abord son art d’interpréter, dans un
chanté parlé tout en nuances. Ses « tubes »
(Le fiacre, Madame Arthur) sont des petits chefs d’oeuvre d’irone
vacharde, mais elle excella aussi dans le mélodrame, sans tomber
dans le pathos des chanteuses réalistes. Notamment avec la Glu,
sidérant conte Gothique mâtiné de gore (texte de Jean
Richepin, musique de Charles Gounod).
Le spectacle enchaîne sans temps morts chansons et extraits de lettres
(Le musée Freud de Vienne en conserve 18, écrites entre
1926 et 1938), et intermèdes dialogués entre Nathalie Joly
et son pianiste. Un Siècle après leur création, on
rit encore à l’écoute de l’Eloge des vieux ou
de l’Hôtel du numéro 3. «A table ceux qui veulent
des serviettes, avec eux descendent leurs draps/Et c’est le chien
qui fait la vaisselle/A l’hôtel du numéro 3».
FRANCOIS XAVIER GOMEZ
L’Est
éclair 15-12-2011
Ambiance café-concert avec Nathalie Joly : Ce répertoire
très parisien, avec la gouaille et le sens du geste, a fait resurgir
l'âme des cafés-concerts d'antan. Le Théâtre
de la Madeleine a acceuilli récemment une soirée autour
de Freud. Commencée par une présentation de Jean Max Gaudillière,
psychanalyste, la soirée a continué avec Nathalie Joly,
chanteuse-comédienne et Jean Pierre Gesbert, Pianiste et comédien.
Le spectacle Je ne sais quoi a été créé à
l’occasion du congrès des 80 ans de la Société
psychanalytique. Il s’agit d’un récital hommage à
Freud avec les chansons d’Yvette Guilbert (1865-1944, actrice et
star du café-concert des années 1880-1890). Ce point de
départ lui a permis de retrouver la correspondance inédite
entre Freud et la chanteuse Yvette Guilbert (dont la photo trône
sur le bureau du maître) et d'en faire un spectacle. Seule en scène
ou en duo avec son pianiste, elle fait revivre les chansons d'Yvette Guilbert
avec humanité et humilité. On retrouve aussi un «
je ne sais quoi » de slam et de poésie directe avec des thèmes
comme la sexualité, le rapport homme-femme… Face au public,
une chaise et un piano pour décor (excepté un bouquet de
fleurs posé sur un guéridon), dans une ambiance intime,
Nathalie Joly nous fait part de la modernité et de la liberté
de mot, de ton incroyable qu'avaient à l'époque les artistes.
Un demi-siècle d'amitié entre Freud et l'artiste a été
survolé au cours de ces vingt chansons. Humour, dérision,
texte et non-dits, thèmes graves ou légers, Nathalie Joly
et son complice sont un régal pour les sens. Pour prolonger la
rencontre, un CD livre a été publié et est disponible.
Après plus de 225 représentations (internationales), ce
spectacle repart en tournée en Russie, en Espagne, en Amérique
latine et enfin à Avignon en juillet 2012.L. Bébének
L’EST
ECLAIR 08 décembre 2011
Nathalie Joly a comme un « Je ne sais quoi » Troyes
- Samedi, Nathalie Joly met en scène et en musique les chansons
d'Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud. Un concert original,
qui vaut le détour. Vous avez créé ce spectacle à
la demande de la société psychanalytique. Qu'est-ce qui
vous a séduite dans ce projet ?
« Je suis spécialisée depuis longtemps dans la forme
parlé-chanté. Cette forme m'intéresse car on se promène
à la frontière de deux styles. Du coup, je me suis beaucoup
intéressée à ça, au répertoire français,
allemand, espagnol… En France et en Europe, Yvette Guilbert en est
à l'origine. En visitant le Freud museum à Vienne, j'ai
découvert sur son bureau une photo d'Yvette Guilbert. J'ai trouvé
ça incroyable. Il y avait peu d'infos sur la question.J'ai trouvé
l'idée géniale de me pencher sur la relation entre Yvette
et Freud. J'ai mis ça dans un coin de ma tête. Deux ans après,
Paul Denis qui m'avait vue dans un autre spectacle m'a demandé
d'intervenir lors du congrès des 80 ans de la société
psychanalytique. J'ai réalisé un récital hommage
à Freud avec les chansons d'Yvette Guilbert, face à 800
psychanalystes. C'est parti comme ça ! » Comment avez-vous
construit ce spectacle ?« J'ai eu la chance d'avoir accès
à la correspondance inédite entre les deux protagonistes.
Des lettres que j'ai fait traduire puis que j'ai publiées dans
un CD-livre. J'ai choisi les textes et les chansons de façon subjective,
au feeling. » Comment avez-vous travaillé pour donner un
tel rendu au parlé-chanté ? « Je ne suis pas du tout
dans l'imitation. J'écoute beaucoup, j'essaie de m'imprégner
des choses que je peux comprendre, ressentir. Je fais les choses à
ma manière. Je travaille beaucoup sur le sens du texte, l'accentuation,
la prononciation et le sens que je veux donner. Ce qui est bien c'est
qu'en français, on peut déplacer l'accent selon ce qu'on
veut dire et choisir ce qu'on a envie de dire. Ce qui m'a touchée
chez Yvette Guilbert, c'est la modernité de ses chansons. On a
travaillé également les arrangements musicaux avec mon pianiste
Jean-Pierre Gesbert. À son époque, ils étaient souvent
très simples. On trouvait que dans certains cas, c'était
un peu ennuyeux. Il fallait trouver une évolution » Que diriez-vous
aux spectateurs pour leur donner envie de venir voir le spectacle ?«
J'aime beaucoup la phrase d'Éric-Emmanuel Schmitt qui dit que ce
spectacle est du cabaret à la fois intello et populaire, drôle
et très touchant. Les personnes attirées par la psychanalyse
s'y retrouvent, les jeunes aussi. Ils sont souvent très étonnés
car le parlé-chanté se rapproche du slam et puis les chansons
d'Yvette évoquent beaucoup la sexualité. ça parle
à tout le monde. C'est un spectacle très populaire et très
accessible. On est dans un cabaret. On n'a pas besoin de connaître
Freud pour aller voir le spectacle ». À votre avis, quel
est le « je ne sais quoi » qui explique le succès unanime
des critiques et du public ? « C'est un mystère. Ce qui est
étonnant, c'est que les gens reviennent, c'est donc qu'il y a un
truc qui les intrigue, sans doute lié au secret d'Yvette et au
parlé-chanté. Et puis, il y a aussi "un je ne sais
quoi" entre Yvette et Freud. Souvent, les spectateurs veulent en
savoir plus sur la nature de leur relation mais on n'en sait pas plus.
Il y a quelque chose de très fort entre eux et eux-mêmes
ne savent pas quoi. Jean-Louis Trintignant disait : "On n'est jamais
à l'abri d'un succès". ça résume bien
la position dans laquelle on est. Ce qui est chouette, c'est qu'on tourne
aussi à l'étranger. L'universalité du sujet touche
tout le monde. C'est une chance pour les artistes de pouvoir jouer plus
de deux cents fois. » - Spectacle « Je ne sais quoi »
avec Nathalie Joly, samedi au théâtre de La Madeleine, à
20 h 30. À 19 h 30, prélude au spectacle. Présentation
par Jean-Max Gaudillière, psychanalyste. Aurore Chabaud
Paris
Normandie 29-11-2011 Théâtre.
Il faut raconter l'histoire de cette femme"Dans « Je ne sais
quoi »,qu’elle joue et chante ce soir au Théâtre
Charles Dullin au Grand Quevilly, Nathalie Joly raconte l’histoire
d’une amitié entre Yvette Guilbert et Sigmund Freud. Le parlé
chanté est à l’origine de ses différents spectacles.
(Je sais que tu es dans la salle sur Yvonne Printemps et Sacha Guitry,
Cabaret ambulant sur le théâtre forain, Cabaret de l’exil
sur Kurt Weill) Je suis fascinée par cette forme qui permet une
expression intéressante entre l’interprétation et
le chant, qui exige d’être dans le présent, d’inventer
sur l’instant. Il faut être dans le code de la musique et
le code du théâtre. Donc sur le fil. C’est ainsi un
espace de grande liberté, explique Nathalie Joly. Cette forme parlée
chantée, Yvette Guilbert, chanteuse française des cafés
concerts de la fin du XIXème siècle et du début du
XX ème, siècle, l’a explorée profondément.
A cette époque, elle s’est démarquée de cette
tradition du mélodrame. Il existait des gestes codés. Yvette
Guilbert ne veut pas entrer dans ce cadre. Pou cela elle s’est fait
virer des cabarets. Femme sans concession elle suit son intuition ; Elle
est convaincu qu’il faut être dans le vrai, être soi
lors d ‘une interprétation. Non dans le bon geste. Elle a
ce sens du théâtre. Elle a connu Sarah Bernhard. Elle avait
de fortes convictions, et eu ce sens avant tout le monde. Elle était
en avance sur son temps. Ce qui a fait scandale, raconte Nathalie Joly.
La chanteuse et comédienne s’est ainsi vivement intéressée
à l’itinéraire d’Yvette Guilbert. Un art de
la vérité. Quand la Société Psychanalytique
de Paris lui proposé pour son quatre-vingtième anniversaire
et pour le cent cinquantième anniversaire de la naissance de Freud,
de créer un spectacle sur les relations entre la chanteuse et le
psychanalyste, « J’ai sauté sur l »occasion.
J’avais prévu de travailler sur elle plus tard ». Nathalie
Joly monte ainsi Je ne sais quoi, un spectacle d’après les
chansons d’ Yvette Guilbert et sa correspondance avec Freud. Qu’elle
présente ce soir au théâtre Charles Dullin au Grand-Quevilly.
Freud rencontre pour la première fois v dans un cabaret. «
Lui disait qu’il n’(aimait pas la musique sauf l’opéra.
Avec elle il a eu accès à la musique, à travers les
textes. ; Chez Yvette Guilbert le texte est primordial. Freud était
séduit par cette lecture, intelligente, cet art de la vérité.
Ils entretenaient des relations étroites, une relation tendre,
pleine d’admiration. Mais il n’y a pas eu de relation amoureuse.
Ils sont tous les deux à l’aube de leur carrière avec
la conviction d’avoir fait une découverte énorme».
Dans « Je ne sais quoi », Nathalie Joly a choisi les chansons
qui ont dû intéresser ou amuser Freud. C’est très
subjectif. « Ce sont des textes qui ont un rapport avec la sexualité,
cette racine commune de l’être. Et c’est le point commun
qui les relie ». Elle écrit en ce moment une suite à
ce spectacle. " Maryse Bunel
Paris
Montmartre à L'européen Paris 18-10-2011
Novembre
2011
France
Bleue National
"On
repeint la musique" Le 9-09-2011
Interview et chronique Par Fabien
Lecoeuvre et Serge Poézévara
FRANCE
MUSIQUE
- 42ème Rue
JE NE SAIS QUOI à l'EUROPEEN le 18 octobre
2011 à 20h30
Quand Freud écoutait les chansons populaires d'Yvette Guilbert…
Cabaret parisien, 1890. Freud entend pour la première fois Yvette
Guilbert, a qui elle fait forte impression. Alors peu connue, elle va
vite devenir une star des cafés-concerts avec ses chansons légères,
ses textes osés et sa forme de parlé-chanté complètement
novatrice.
L'intégralité des lettres échangées avec le
maître de la psychanalyse a été confiée à
Nathalie Joly, une correspondance riche et passionnée, suivie pendant
près de 50 ans, et qui se retrouve tout au long du spectacle. Laurent
Valière
RFI Culture
Vive, 21 juillet 2011 - interview en direct 9 mn Par Pascal
Paradou et Albéric de Gouville
Nathalie Joly restitue la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert
dans «Je ne sais quoi» jusqu'au 24 juillet 2011 au Vingtième
Théâtre.Venu à Paris pour la première fois
pour suivre les consultations de Charcot, Sigmund Freud découvre
Yvette Guilbert, la reine du café concert. Il est fan et le lui
fait savoir. Ils vont s'écrire et échanger sur Vienne, Paris,
Londres, Charlie Chaplin, Léonard de Vinci, sur la condition et
la création de l'artiste... Leur amitié durera un demi-siècle.
Pascal Paradou : Freud, Mickey Mouse et Yvette Guilbert, voilà
notre trio gagnant aujourd’hui : forte personnalité, belles
destinées qui se sont croisées, voir plus car tous trois
étaient contemporains. En 1928 quand est projeté à
NY les premiers films de Mickey signé Disney, Yvette Guilbert chante
et Freud a déjà publié l’essentiel de son œuvre
sur l’interprétation des rêves et la psychanalyse.
Ensemble nous allons donc raconter leur histoire avec Nathalie Joly qui
signe « Je ne sais quoi », un spectacle où elle chante
Guilbert et révèle la relation et la correspondance de la
Diva du Moulin rouge avec l’auteur de « Totem et tabou ».
Nathalie Joly sera notre première invitée….Elle fut
une star il fut un inventeur Rencontre du 3ème type entre Freud
le père de la psychanalyse et Yvette Guilbert diseuse et chanteuse
des années 1900 Je ne sais quoi c’est le titre du spectacle
de Nathalie Joly qui a tourné dans le monde entier et que l’on
peut voir actuellement au XXème théâtre à Paris,
Théâtre où Albéric de Gouville s’est
rendu. Yvette Guilbert star du moulin rouge, du Divan japonais alors bien
sûr on connaît les images de Toulouse Lautrec et on connaît
aussi sa voix… Yvette Guilbert la voix d’ Yvette Guilbert
Nathalie Joly pour votre spectacle est ce que vous avez cherché
à retrouver justement cette voix-là aussi étonnante
un peu gouailleuse ? Nathalie Joly : Je ne suis pas dans l’imitation,
jamais, j’écoute beaucoup, ensuite je m’en inspire
et puis je travaille beaucoup sur le parlé-chanté, depuis
des années qui est une forme qui me passionne depuis toujours,
qui est une forme entre le théâtre et la musique, d’où
je viens, et je savais qu’ Yvette Guilbert avait inventé
cette forme du parlé chanté donc j’ai beaucoup travaillé
là-dessus. Ensuite travailler sur une artiste c’est pas l’imiter
pour moi c’est rentrer dans ses sentiments dans ses couleurs et
en faire quelque chose à soi. Albéric de Gouville: Alors
il y a la voix bien sûr il y a la présence sur scène
vous êtes seuls sur scène avec un pianiste c’est un
petit peu l’ambiance que vous avez voulu recréer des concerts
d’Yvette Guilbert, l’ambiance des cafés concerts du
début du Siècle ? NJ : Oui on a été mis en
scène par Jacques Verzier avec qui je travaille depuis longtemps
et on a essayé de travailler sur cette ambiance du cabaret mais
aussi le cabaret qu’a vu Freud c’est à dire d’écouter
les chansons d’ Yvette Guilbert en imaginant comment Freud a été
séduit ému et troublé par Yvette Guilbert parce que
c’est ça qui est étonnant. ADG: Alors c’est
ça qui est passionnant dans ce spectacle : il y a la rencontre
avec Freud, donc vous interprétez les chansons d’ Yvette
Guilbert mais il y a la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert
alors ça on découvre quelque chose déjà ils
ont donc correspondu. NJ Tout à fait. Ils ont correspondu, ils
ont été amis pendant presque un demi-siècle, pendant
49 ans et la correspondance s’étale sur 26 ans d’amitié
profonde et de tendresse, et aussi d’un intérêt de
Freud qui questionne énormément Yvette Guilbert sur les
motivations de l’artiste, à quoi fait-elle appel ? Où
va t’elle chercher toutes les couleurs d’interprétations
différentes, puisqu’elle interprète des rôles
extrêmement différents ? Dans chaque chanson c’est
un monde, c’est un univers différent, donc il la questionne
là-dessus et la correspondance est passionnante parce qu’elle
répond, parce qu’elle se défend au départ de
penser qu’on peut avoir des motivations inconscientes, aller chercher
dans l’enfance elle y vient petit à petit Freud l’amène
là-dessus mais au départ son idée c’est : si
on me donne un bon texte je peux l’interpréter, je peux jouer
une tsarine si le texte est bon j’ai beaucoup d’imagination
etc. PP : Donc ils parlent de psychanalyse ! NJ : Ils parlent tout à
fait de psychanalyse d’ailleurs à un moment elle lui demande
une adresse et elle lui dit finalement j’ai pas eu le temps parce
que je suis toujours en tournée. Et on sent bien que ce qui passionne
Freud et Yvette Guilbert c’est qu’ils ont tous les deux découvert
à leur façon que la sexualité est au cœur de
l’âme humaine et que l’artiste va aussi chercher, puiser
dans ces ressources là. Alors, pour des raisons tout à fait
différentes puisque Freud est en train de découvrir la libido,
l’inconscient, quand il écoute la première fois Yvette
Guilbert au café-concert, il est simplement étudiant chez
Charcot à l’université à la Salpetrière,
donc il est au tout début de ses découvertes et elle, elle
est entrain de découvrir le parlé chanté, un jeu
qui se démarque énormément de l’époque
puisque on est encore dans des codes, dans l’opérette, on
est dans des choses très, très formelles, elle, elle impose
un jeu vrai c’est à dire sincère qui est plus proche
de l’acteur que du chanteur à l’époque donc
ils imposent tous les deux une forme comme ça. ADG Donc ce spectacle,
vous l’avez créé à la demande, à l’initiative
de la Société Psychanalytique de Paris. NJ : Oui c’est
Paul Denis qui m’a demandé de faire un hommage pour le 150ème
anniversaire de la naissance de Freud et les 80 ans de la SPP, donc il,a
été créé à cette occasion et ensuite
j’ai été mise en relation avec le Freud Museum de
Londres parce que cette histoire évidemment m’intéressait
et je souhaitais en faire un spectacle et le Freud Museum m’a confié
toute la correspondance inédite entre Yvette Guilbert et Freud
qui a été un trésor magnifique, qui est arrivé
chez moi, et que j’ai décidé de publier et d’intégrer
dans le spectacle. ADG : .Alors justement il y a d’abord le répertoire
d’Yvette Guilbert … et comment est-ce que vous intégrez
vous lisez quelque fois des lettres mais à la fin du spectacle
vous expliquez qu’ il y a certaine partie de cette correspondance
qui sont incluses dans le spectacle sans qu’on s’en rende
automatiquement compte . NJ Oui et c’est important de le dire parque
ce qui m’intéresse c’est de tricoter les choses, de
devenir Yvette Guilbert sans la jouer d’emblée avec la robe
verte, dans la caricature et dans l’imitation, donc les gens finissent
par voir Yvette Guilbert et de temps en temps à voir Freud aussi
incarné par le pianiste mais ce sont des évocations, on
s’est accaparé les lettres dans le jeu c’est vraiment
du jeu on joue entre nous. Il y a une seule lettre qui est lue mais elle
est aussi lue en étant mise en scène. ADG : Vous interprétez
Yvette Guilbert et le pianiste interprète Freud par moments. NJ
: Voilà par moments il fait sien certaines lettres adressées
à Yvette Guilbert mais parfois elles sont mélangées.
Par exemple il y a une lettre qu’ Yvette Guilbert a écrit
en anglais de Londres, dans un anglais assez frenchie assez drôle
et le spectateur non averti n’imagine pas forcément qu’à
ce moment là c’est une lettre d’ Yvette Guilbert quand
elle dit « I was exhausted by fatigue » je le dis en le jouant,
donc c’est intéressant de le dire à la fin. PP : Mais
quand vous chantez La Glu c’est bien Le Glu d Yvette Guilbert. NJ
: Bien sûr. ADG. « La Glu » écrite par Jean Richepin,
Jean Richepin c’est celui qui avait écrit « Les oiseaux
de passage » une chanson très connue reprise et interprétée
par Brassens … alors il y des textes comme ça et d’autres
beaucoup plus légers comme « le Petit cochon » alors
on imagine mal Freud adorer « le petit cochon » !…NJ
: Mais justement c’est ça qui est magnifique et d’ailleurs
on a beaucoup de public de psychanalystes et eux comme les autres tout
le monde chante en sortant du spectacle le petit cochon. C’est une
chanson absolument délicieuse ADG : C’est au premier degré
le petit cochon. C’est un animal de ferme ou est ce qu’il
y a des interprétations psychanalytiques derrière ? NJ :
Ce qui est derrière c’est le ménage à trois
qui se met en place d’une façon très simple il y a
un petit cochon qui est tout seul et qui tombe amoureux d’une jeune
…cochonne (rires) qui arrive donc il est ravi mais malheureusement
très vite arrive un autre cochon gros et fort qui lui pique sa
dulcinée et finalement il est d’abord très triste
il se bagarre et ensuite il décide d’accepter l’autre
et d’en faire son ami et ils vivent tous les trois comme des Rois.
ADG En tous cas l’humour est très important dans le spectacle
comme il l’était dans les spectacles dans les concerts d’Yvette
Guilbert. NJ : Tout à fait, et comme il l’était aussi
pour Freud, parce que l’humour est un trait extrêmement important
et primordial dans la psychanalyse, le mot d’esprit de Freud. PP
: Vous me donnez terriblement envie Nathalie Joly ! Merci beaucoup ! Pascal
Paradou
REGARD
EN COULISSE 24 février 2010 et juillet 2011 Par
Rémy Batteault
La chanteuse et le psychanalyste... Non ce n'est pas le titre d'un film
français, mais le concept du spectacle que propose Nathalie Joly.
Inutile d'être un fervent du divan pour l'apprécier (ouf
!). Freud et Yvette Guilbert… Deux personnalités que l’on
ne pense pas forcément à rapprocher l’une de l’autre.
Et pourtant le père de la psychanalyse s’est pris de passion
pour la chanteuse réaliste, jusqu’à entretenir une
correspondance avec elle. C’est sur ce principe que le spectacle
est construit. Nathalie Joly incarne une Yvette Guilbert au charme suranné
et à la voix assurée (sans pour autant égaler le
timbre incroyable de l’originale). Au piano Jean-Pierre Gesbert
commente, enrichit le propos.
Avec sa présence tranquille, sûre d’elle, Nathalie
Joly égrène les chansons, particulièrement bien choisies
en adoptant les attitudes de miss Guilbert, les poings volontiers joints
dès qu’une chanson, entre le parlé et le chanté,
se termine. Des airs très connus comme « Madame Arthur »
côtoient de petites perles à redécouvrir. Le spectacle,
ébauché à la demande de la Société
Psychanalytique de Paris, connaît un brillant parcours, largement
mérité. Une autre bonne idée est d’avoir édité
le cd du spectacle ainsi que la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert.
Vous pouvez vous procurer ce document sur place, ou le commander en utilisant
ce lien.
ARTISTIK
RÉZO 13-10-11
JE NE SAIS QUOI à l’EUROPEEN le 18 octobre 2011
Ne manquez pas, le 18 octobre 2011 à l'Européen (Paris),
ce Je ne sais quoi, unique représentation du spectacle-hommage
à Yvette Guilbert, compagne épistolaire de Freud. Pétulant,
brillant, dramatique, ce moment de grâce transporte autant qu'il
enchante et parle autant au Moi, au Ça et au Sur-moi. Étonnant.
Qui est Yvette Guilbert ? À elle toute-seule, le personnage semble
sortie d'un roman de Zola. Née d'un milieu populaire en 1865, «
Petite main » au grand magasin Le Printemps du boulevard Haussmann,
Yvette Guilbert finit par rencontrer la scène en 1885. Elle n'en
descendra plus. Découverte par Freud en 1889, alors qu'elle enchaîne
les petits rôles dans les théâtres, les cafés-concerts
et les beuglants, elle fait forte impression au maître de la psychanalyse
; dès lors commence une correspondance suivie et passionnante entre
ceux que tout oppose. La jeune femme se révèle un terrain
d'étude passionnant pour l'intellectuel, « timide à
la ville et audacieuse à la scène » mais ne joue pas
le rôle de la jolie potiche : ses lettres témoignent d'un
esprit vif et profond. La place de l'artiste occupera également
une grande part de leurs échanges, notamment concernant la chanson
Dites-moi que je suis belle. Croquée par Toulouse-Lautrec, Yvette
Guilbert devient une star du café-concert : drôles, futées,
sexys, ses chansons défendent une vision féminine et moderne
de la société, sur un ton léger, voire carrément
osé, mais toujours drôle. Aujourd'hui son nom est oublié,
mais la talentueuse Nathalie Joly la ressuscite avec un talent indécent.
Étonnante d'authenticité, Nathalie Joly travaille autant
sa coiffure, son costume, que sa voix et sa gestuelle : on se croirait
brusquement transporté à l'époque du caf'conc', où
cette artiste novatrice inventait une manière de parler/chanter,
transformait les codes du spectacle et choquait autant qu'elle fascinait.
Inventoriant ses amants dans j'm'embrouille, gouaillant sur les cocottes
dans Madame Arthur ou dans Elle était très bien, Nathalie
Joly séduit le public avec des chansons libertines comme Le Fiacre
ou encore Le Cochon. Elle chante la séduction, l'amour, le sexe
décomplexé. Mais le spectacle sait aussi aborder l'aspect
tragique de la chanson réaliste avec l'incroyable La Soularde ou
encore La Glu, des chansons dramatiques qui transforment l'esprit de l'auditoire
en un tournemain, par la magie de l'interprétation et du texte,
limpide dans sa cruauté. Pour préparer ce spectacle, à
la demande de la société psychanalytique de Paris, et à
l'occasion des 150 ans de Freud, Nathalie Joly a eu accès à
l'intégralité de la correspondance entre la chanteuse et
le grand homme, jusqu'ici inédite. Alternant chansons, extrait
de lettres, jeux avec le pianiste, le spectacle est une splendide réussite,
qui parvient à remettre les idées en place : nos aïeux
aussi riaient, pleuraient, aimaient et le chantaient. Mathilde
de Beaune
Tout pour les femmes par
Françoise Merteuil, vendredi 17 décembre 2010
Je ne sais quoi a été inspiré par la correspondance
entre Yvette Guilbert et Sigmund Freud. Un spectacle passionnant et subtil
conçu et magnifiquement interprété par Nathalie Joly.
Jusqu’au 2 janvier 2011. La pièce Je ne sais quoi est née
de la rencontre inattendue et peu connue entre Yvette Guilbert et Sigmund
Freud. Nathalie Joly en a fait un très joli et passionnant spectacle.
C’est la Société psychanalytique de Paris qui a proposé
et demandé cette pièce tirée de la correspondance
qu’ont entretenue pendant cinquante ans la reine du caf’conc’
et le père de la psychanalyse. Il n’est cependant pas tellement
étonnant que Freud ait été subjugué par cette
"diseuse fin de siècle" qui a si bien interprété
les tourments de l’âme humaine, les douleurs de la vie et
les mystères de la sexualité. L’un et l’autre
n’ont pas hésité à pourfendre la morale et
les modèles sociaux qui régissaient la société
européenne de l’époque. A la fois chanteuse et comédienne,
Nathalie Joly révèle, à travers 19 chansons et des
extraits de 18 lettres, la puissance des textes qu’interprétait
Yvette Guilbert et sa relation épistolaire avec Freud lorsque celui-ci
résidait à Vienne et à Londres. Ils s’étaient
rencontrés pour la première fois à Paris en 1890
lorsque Freud était venu pour écouter les conférences
de Charcot sur l’hystérie. Tour à tour sensuelle,
cruelle ou pathétique, Nathalie Joly utilise le "parlé-chanté",
qui avait fait l’originalité et le succès de celle
qui fut tant de fois "croquée" par le peintre Toulouse-Lautrec.
Accompagnée par le pianiste-chanteur Jean-Pierre Gesbert, Nathalie
Joly dévoile dans ce spectacle sobre et subtil la rencontre entre
deux personnalités qui ont, chacun à sa façon, analysé
et porté un regard sans complaisance sur les tourments de leurs
contemporains de la période de l’entre-deux guerres. La chanteuse-comédienne
est d’ailleurs une spécialiste du répertoire européen
des années 30-40.
Un livre-CD a été édité de ce spectacle, déjà
joué en 2010 à Paris, dans plusieurs villes de France et
à l’étranger http://marchelaroute.free.fr
Théâtre de la Vieille Grille 1, rue du Puits l’Ermite
75015 Paris (Métro Monge) Tel : 01 47 07 22 11 Du mardi au samedi
à 21 h, dimanche à 17h30
HÉTÉROCLITE
décembre
2010
Reine du caf’-conç’
Qui se souvient de nos jours d’Yvette Guilbert (1865-1944) ? Au
tournant des XIXe et XXe siècles, cette chanteuse à la voix
gouailleuse (plusieurs enregistrements d’époque en attestent)
fut pourtant la reine incontestée du café-concert, un genre
populaire aujourd’hui disparu, proche du cabaret. La comédienne
et chanteuse Nathalie Joly redonne vie à son style parlé-chanté
en interprétant un florilège de ses chansons aux paroles
souvent ironiques et mordantes, auxquelles se mêlent des extraits
de sa correspondance avec… Sigmund Freud. Le père de la psychanalyse
la rencontre en effet pour la première fois à Paris, à
l’Eldorado, en 1889 et gardera ensuite toute sa vie, accrochée
dans son bureau, une photographie dédicacée de la chanteuse.
Les lettres qu’ils échangent et qui sont lues sur scène
témoignent de l’estime que lui portait celui qui pourtant
disait détester la musique. Le titre du spectacle, Je ne sais quoi,
reprend un vers de la chanson Madame Arthur (dont un petit «je ne
sais quoi» fait d’elle une des femmes les plus prisées
de la capitale), mais peut aussi se comprendre comme un clin d’œil
aux recherches de Freud sur l’informulé, le non-dit et l’inconscient.
Le célèbre Viennois avait, dit-on, une prédilection
toute particulière pour la chanson Dîtes-moi que je suis
belle, que son cerveau de psy analysait comme un formidable aveu d’amour
narcissique, mais bien d’autres airs de “Madame Yvette“
valent la peine d’être réentendus. C’est le cas
par exemple de la chanson La Glu, véritable crève-cœur
dans lequel il est question, justement, d’un cœur arraché
à sa propriétaire pour être offert à une belle
dédaigneuse, ou encore de La Soularde qui, «à Clichy
pour cent francs par an […] couche par terre dans une mansarde».
Que l’on se rassure pourtant, certaines rengaines sont bien plus
joyeuses : Quand on vous aime comme ça ou Très bien introduisent
dans ce récital un peu de grivoiserie et de légèreté
bienvenues et donnent ainsi un aperçu équilibré de
l’œuvre d’une grande dame qui mérite d’être
redécouverte. Romain Vallet
Presse Marseillaise Octobre 2010
LA
PROVENCE
5 octobre
2010
Un p’tit « Je ne sais quoi » entre Yvette Guilbert
et Freud
ON A VU : Enlevée et profonde,l la proposition musicale de Nathalie
Joly séduit. Nathalie Joly, une Yvette Guilbert attachante
Elle savait aussi trouver les mots pour parler d’elle-même.
Ainsi Yvette Guilbert , actrice et star du café-concert des années
1880-1890, se définissait comme « timide à la ville
et audacieuse à la scène ». Si Nathalie Joly n’est
peut-être pas timide à la ville, elle est assurément
très audacieuse, et plus que ça, sur la scène du
Théâtre de Lenche. Avec gouaille et sens du geste assortis,
elle nous déroule les chansons d’Yvette Guilbert qui sont
autant de petits moments de vie, effroyablement tristes pour la plupart,
terriblement justes aussi souvent. Dans Je ne sais quoi, accompagnée
par un pianiste complice, Jean Pierre Gesbert, elle tricote un joli mélange
de chansons et d’extraits de la correspondance entre la grande dame
de la chanson et Sigmund Freud, l’inventeur de la psychanalyse.
L’épouse du professeur Charcot, dont Freud suivait les consultations
à Paris alors qu’il était venu assister à un
congrès international d’hypnotisme, lui fera découvrir
l’artiste où elle se produit, à l’Eldorado.
Touché par le personnage autant que par l’artiste il lui
fera savoir qu’il l’admire beaucoup et recevra en retour une
photo dédicacée qu’il conservera toute sa vie. Commenceront
aussi de réguliers échanges de lettres. Cette correspondance,
Nathalie Joly la fait exister par petites touches. Dans sa robe en dentelle
rose sur un jupon en satin noir, elle chante l’amour vache et se
livre à quelques confidences. On apprend ainsi qu’elle signe
ses courriers «votre dévouée Yvette ». Lui évoque
« le charme magique d’Yvette » et lui donne du «
votre Freud ». Malicieuse, Nathalie Joly raconte qu’il frémissait
en entendant la chanson La soûlarde (nous aussi !) et qu’il
était très sensible à Dites –moi , sui-je belle,
moi….Un spectacle aussi agréable que réussi. Olga
Bibiloni
FR3
Région 01.10.10 En 1890,
Sigmund Freud suit à paris les consultations de Jean Charcot. Un
soir dans un cabaret, il entend la chanteuse Yvette Guilbert. La fascination
est immédiate. Suivront une correspondance et une amitié
de 50 ans entre la reine du café-concert et le père de la
psychanalyse. Interview de Nathalie Joly : "C'est elle qui a découvert
le parlé-chanté, qui est une forme entre la musique et le
théâtre qui m'a toujours passionnée, intéressée.
C'est une femme très engagée, qui a une parole féminine
et féministe avant l'heure puisqu'elle a commencé à
chanter en 1890 jusqu'en 1940." Mêlant les chansons d'Yvette
Guilbert et les lettres de Freud, le spectacle s'intitule 'Je ne sais
quoi', clin d'œil à ce que chantait l'une et cherchait l'autre.
"Freud est en train de découvrir l'inconscient, la libido,
l'importance de la sexualité dans l'âme humaine, dans ce
qui la fonde dans les racines de l'être, et elle, elle chante des
chansons qui ne parlent quasiment que de sexualité, donc évidemment
ça les rapproche". Drôle et intelligent, 'Je ne sais
quoi' est à savourer au théâtre de Lenche. Marie-Agnes
Peleran
LCM
La Grande Emission 06.10.10 : La comédienne Nathalie
Joly nous rejoindra dans un instant sur ce plateau pour nous présenter
'Je ne sais quoi', un spectacle inspiré des chansons d'Yvette Guilbert
et de la correspondance que la célèbre star de la fin du
19ème siècle entretenait avec Sigmund Freud. Spectacle à
découvrir en ce moment au théâtre de Lenche. "Nathalie
Joly, vous êtes comédienne et chanteuse, et sur scène
vous rendez hommage à Yvette Guilbert, qu'on connaît peu,
peut-être pour la nouvelle génération en tout cas,
c'était une star de la fin du 19ème siècle. Que peut-on
dire sur cette dame justement ? Nathalie Joly : Yvette
Guilbert était la reine du café-concert, mais c'est aussi
elle qui a inventé une forme qui va tout de suite parler aux jeunes
puisque c'est elle qui a inventé la forme parlée-chantée,
qui est le rap ou le slam d'aujourd'hui, tout bêtement, et donc
les jeunes aiment beaucoup, non seulement la forme mais aussi le contenu,
c'est-à-dire que Yvette Guilbert s'intéressait à
la sexualité, et ses chansons sont très engagées,
très drôles, très osées… donc elles peuvent
faire rire ou faire pleurer. Le fil continu du spectacle c'est son amitié
avec Sigmund Freud. LCM : C'est assez étonnant finalement ce duo,
c'est un duo improbable, non ? NJ : un duo improbable d'autant plus que
j'ai eu la chance que le Freud Museum de Londres me confie l'intégralité
de la correspondance inédite entre Freud et Yvette Guilbert donc
qu'on fait découvrir avec ce spectacle et qui sert de fil continu
à cette amitié qui a duré cinquante ans. LCM : Correspondance
qui se faisait en français ? NJ : comme ce spectacle retrace aussi
l'exil de Freud entre Vienne, Paris et Londres, à la fin, Yvette
Guilbert tournait beaucoup, donc quand elle est à Londres, elle
lui écrit en anglais, dans un anglais très "frenchie"
et très drôle, et Freud lui écrit en allemand, mais
le mari d'Yvette Guilbert était allemand et donc il lui traduisait
les lettres, et Freud comprenait très bien le français.
LCM : Alors elle avait eu tellement d'amants qu'elle en oubliait leur
prénom ! NJ : Voila, elle s'embrouillait ! LCM : C'est autobiographique
en tout cas, enfin, on peut le croire. NJ : En tout cas ça reflète
beaucoup la société de l'époque, mais en fait c'est
toujours vraiment d'actualité, les gens rient beaucoup, c'est un
spectacle populaire et en même temps profond, parce qu'il y a une
vraie réflexion sur la position de l'artiste, Freud l'interroge
beaucoup sur la façon dont elle crée, dont elle peut interpréter,
comment elle s'y prend… LCM : Ça le fascinait finalement
le monde artistique, les stars de l'époque ? NJ : Freud n'aimait
pas la musique et en fait il y a eu accès par Yvette Guilbert.
Parce que les mots sont très importants chez Yvette Guilbert dans
son répertoire et en plus les mots qui parlent de libido, de sexualité,
de l'inconscient qu'il était en train de découvrir, puisqu'il
a découvert Yvette Guilbert très jeune, quand il suivait
les consultations de Charcot. LCM : Comment ils se sont rencontrés
d'ailleurs ? NJ : C'est Madame Charcot qui lui a conseillé de venir
au cabaret voir Yvette Guilbert. Ils ont été amis pendant
un demi-siècle, avec une correspondance extrêmement touchante.
Je pense que tous les deux venaient de faire une découverte chacun
dans leur domaine très importante. Lui avec l'inconscient, elle
avec cette découverte de la forme parlée-chantée
qui lui permettait d'interpréter ce qui était le plus important
pour elle, et qui était très novateur pour l'époque,
c'est-à-dire la vérité. Elle était très
attachée à la vérité, et à l'époque
on jouait avec des codes, on n'avait pas encore découvert cette
sincérité du jeu. Elle s'est bagarrée, elle été
acharnée, elle était têtue et elle a réussi,
mais elle n'a pas réussi tout de suite…. LCM : Qu'est-ce
qu'elle représente pour vous qui êtes comédienne et
chanteuse ? NJ : C'est une femme engagée, qui a toujours eu une
intégrité par rapport à ses idées, par rapport
à son art, elle s'est engagée comme artiste, elle s'est
aussi engagée dans la vie, elle a créé une école
de théâtre pour les jeunes filles qui n'avaient pas d'argent
aux Etats-Unis. Elle a fait des choses humanistes, importantes. C'est
une parole de femme, touchante, importante… LCM : Et à son
époque, elle était considérée comme une avant-gardiste,
comme quelqu'un de choquant ? NJ : Elle était avant-gardiste et
choquante, au début elle s'est fait jeter des théâtres.
On lui disait : "Vous chantez pas du tout comme il faut chanter,
vous ne faites pas les bons gestes" et elle leur disait "Vous
me payez dix francs par soir ? Dans 1 an vous serez à genou et
vous me paierez cent francs par soir", et ça c'est passé
à chaque fois ! Elle avait du caractère, elle y arrivait
comme ça, en croyant à ce qu'elle jugeait important et vrai,
et c'est ce que j'admire chez elle. LCM : Elle était l'ambassadrice
de la France dans beaucoup de pays… NJ : Elle a tourné partout,
elle a fait des tournées internationales dans plus de trente pays,
ce qu'elle décrit dans ses mémoires. Elle s'est arrêtée
pendant onze ans, parce qu'elle a été très malade,
et elle a refait une carrière internationale, elle a chanté
jusqu'en 1944, jusqu'à sa mort. Elle est d'ailleurs morte à
Aix-en-Provence, puisque son mari était juif et ils sont venus
se réfugier dans le sud de la France. LCM : Au niveau de la mise
en scène de ce spectacle, vous êtes deux sur scène,
vous et un pianiste, une mise en scène assez épurée…
NJ : Epurée, mais très précise. On rentre dans le
monde de chaque chanson. Il y a une lumière qui évoque beaucoup
Toulouse-Lautrec, puisque Toulouse-Lautrec a peint Yvette Guilbert. On
la confond parfois avec La Goulue puisque c'est la même époque
et qu'elle représente le Montmartre début de 20ème
siècle. Mais c'était aussi l'égérie de Toulouse
Lautrec, pas seulement de Sigmund Freud. Elle a représenté
cette époque en choquant bien sûr, mais en arrivant à
imposer son art et elle a fini par avoir une reconnaissance totale…
C'était une grande dame de la chanson française. LCM : Et
elle a marqué son époque ? NJ : Elle a marqué son
époque et toutes celles qui sont venues après, Fréhel,
Damia, Piaf, ont hérité de cet art du parlé chanté
et de son talent. LCM : Un spectacle à découvrir au théâtre
de Lenche.
LA
MARSEILLAISE 6
octobre 2010
Théâtre musical. En retraçant la relation
d’Yvette Guilbert avec Sigmund Freud, Nathalie Joly enchante le
Lenche. Nathalie Joly s’approprie avec beaucoup de malice les chansons
d’Yvette Guilbert. Les maux de l’amitié.
En ouverture de la saison du Lenche, Nathalie Joly rend hommage à
Yvette Guilbert, l’inventrice du « parlé-chanté
» et interprète de Madame Arthur, une dame qui fit parler
d’elle longtemps avec son Je ne sais quoi. Entre cabaret et théâtre,
la comédienne et son pianiste complice Jean Pierre Gesbert, livrent
un spectacle à la fois grave et léger, ponctué d’extraits
de la correspondance entre la chanteuse et son ami Sigmund Freud. Du rire
aux larmes, dans une atmosphère feutrée, Nathalie Joly varie
les émotions et s’approprie ces compositions de la première
moitié du 20e siècle. De la préférée
de l’inventeur de la psychanalyse (Dites-moi que je suis belle),
illustrée avec un petit miroir, jusqu’au naturiste Les bonnes
grosses dames de Jean Bataille en passant par le sérieux et larmoyant
La soûlarde, interprété avec un jeu d’ombres
dans un cadre fixé au mur. Proche de son public, pari lequel elle
déambule fleurs à la main pour son entrée et qu’elle
taquine par la suite sur L’éloge des vieux, la comédienne
se fait parfois voler la vedette par son virevoltant (et indiscipliné)
pianiste, Jean Pierre Gesbert, qui lui donne la réplique avec grâce
et malice. « Le bonheur dans le vérité » : Entre
deux titres, qui brillent par leur caractère osé (surtout
pour l’époque), des lectures de lettres de la correspondance
entre Yvette Guilbert et Freud. Dans l’anecdote (l(invitation à
boire une tasse de thé en famille) ou la réflexion (le métier
de comédien et le lien entre l’artiste et son œuvre),
Nathalie Joly souligne cette longue et sincère amitié. Une
fois sur scène la personnalité de l’artiste est-elle
éliminée ? Quel est le rapport à l’enfance
? A l’inconscient ? Autant de questions soulevées et sur
lequel les avis des deux personnalités divergent. A moins que l’essentiel
ne soit « de chercher le bonheur dans la vérité »
comme le suggère la conclusion de ce
rafraîchissant Je ne sais quoi. Cédric Coppola
LA
MARSEILLAISE 30 septembre 2010
DES CHANTS ET DES LETTRES Théâtre/Cabaret. Demain le théâtre
de Lenche ouvre sa saison avec « Je ne sais quoi ». Nathalie
Joly restitue la correspondance entre Freud et Yvette Guilbert dans Je
ne sais quoi. C’est une histoire pleine d’amitié
entre la chanteuse Yvette Guilbert et le psychanalyste Sigmund Freud que
Nathalie Joly raconte à partir de demain au théâtre
de Lenche. Un spectacle –cabaret ludique qui soulève les
questions de l’interprétation, de la vérité
et de l’inconscient. La première version de Je ne sais quoi
qui a vu le jour en 2006 ; suite à la demande de la société
psychanalytique de Paris qui désirait célébrer le
150e anniversaire de la naissance de Freud. Un récital de 30 minutes
qui s’est transformé avec le temps en véritable spectacle.
Nathalie Joly ayant reçu comme cadeau de la part du Freud Museum
de Londres la correspondance inédite entre Freud et Yvette Guilbert.
« J’ai intégré théâtralement cette
correspondance entre les chansons parfois même sous la forme de
dialogues » indique Nathalie Joly qui sera accompagnée en
scène par le pianiste Jean Pierre Gesbert. « Yvette et Freud
se sont connu à leurs débuts, en 1890, alors qu’il
était encore étudiant et qu’elle n’était
pas encore connue. Puis ils se sont perdus de vue avant de se retrouver
en 1926 pour s’écrire jusqu’en 1939».
La vérité exigée. La liberté
d’expression dont faisait preuve l’interprète de Madame
Arthur, de Dites-moi que je suis belle, a immédiatement séduit
Nathalie Joly. « Elle avait des textes très crus, très
osés pour l’époque, et en dehors de la scène
c’était une personne engagée. Du coup j’ai eu
envie d’interroger son œuvre, toujours très actuelle.
Par exemple quand je chante « La soûlarde », je pense
aux SDF et dans « Quand on vous aime comme ça », aux
femmes battues». Entre théâtre et musique, les mots
et les notes, Je ne sais quoi rend aussi hommage à la forme du
parlé chanté : « sur scène, ça exige
de la vérité. Chaque morceau s’inscrit dans un univers
différent. Yvette Guilbert allait toujours contre les codes, les
conventions, et jouait plusieurs personnages. Freud pour sa part cherchait
à savoir d’où elle puisait son art de créatrice.
Cédric Coppola
20
MINUTES
28.09.10 Yvette et Sigmund, du chant au divan. Le théâtre
de Lenche fait sa rentrée en mélangeant théâtre
et musique. La chanteuse Nathalie Joly redonne vie à Yvette Guilbert,
amie de Freud.
Un dialogue sur l'esprit, la sexualité et la nature humaine. Pendant
plus de cinquante ans, Yvette Guilbert (1865-1944) a correspondu avec
Sigmund Freud. La chanteuse de café-concert avait rencontré
le père de la psychanalyse à Paris, vers 1890. Captivé
par les textes de celle qui croque l'humanité avec finesse et cruauté,
Freud entame avec elle une longue amitié. Pratiquant l'art difficile
du parlé-chanté, Yvette Guilbert chantera durant toute sa
carrière dans une trentaine de pays. Accompagnée d'un piano,
la chanteuse Nathalie Joly redonne vie à Yvette Guilbert, à
ses lettres freudiennes et à la France de l'entre-deux guerres,
au travers d'une vingtaine de chansons. Frédéric
Legrand
MARSEILLE
L'HEBDO 28.09
au 04.10.10 A applaudir (au théâtre de Lenche) : Je ne sais
quoi. Le spectacle Je ne sais quoi a quelque chose de je ne sais quoi
qui mêle le théâtre et la chanson autour de deux grandes
figures du début du XXème siècle, la chanteuse Yvette
Guilbert, reine incontestée du caf' conc' et son fan n°1 d'alors,
Sigmund Freud. L'inventeur de la psychanalyse vouait une grande admiration
à l'interprète à l'humour corrosif. En témoigne
la correspondance inédite qui fait la trame de ce spectacle, créé
avec grand succès par Nathalie Joly. Audrey Desanto
SORTIR MARSEILLE PROVENCE 22.09
au 05.10.10 Le petit truc en plus. Le théâtre de Lenche ouvre
sa saison avec Je ne sais quoi, un concert théâtral construit
autour de l'amitié entre Freud et la diseuse fin de siècle,
Yvette Guilbert. Reine incontestée du caf' conc', Yvette Guilbert
fut pendant cinquante ans l'ambassadrice de la chanson française
dans le monde. Même Sigmund Freud, qui prétendait ne pas
aimer la musique, adorait "Madame Yvette". Non contente de lui
rappeler le Paris de sa jeunesse, elle exprimait par ses chansons des
sentiments profonds, de désirs, de conflits et d'humour dans la
détresse. Devenus amis, leur correspondance qui retrace l'exil
du créateur de la psychanalyse est devenue un matériau inestimable.
Exploité par Nathalie Joly, il a donné naissance à
un spectacle bourré d'humour. Une création qui s'articule
autour de dix-neuf chansons et dix-huit lettres inédites, écrites
entre 1926 et 1939; le tout porté par le chanté-parlé
caractéristique de la plus moderne des chanteuses d'antan.
ZIBELINE
13 octobre 2010
Freud et sa chanteuse. Je ne sais quoi est un récital étrange
: Nathalie Joly fait revivre très joliment Yvette Guilbert, chanteuse
populaire et polissonne qui inspira les chanteuses modernes de Piaf à
Barbara, mais aussi le chant cabaret de Schönberg ou Kurt Weill ,
et fut abondamment croquée par Toulouse Lautrec . Nathalie Joly
reproduit avec une minutie exquise les poses, sourires, et surtout la
voix parlée chantée de son modèle qu’elle maîtrise
parfaitement. On sait moins qu’Yvette Guilbert entretint une correspondance
suivie avec Freud, venu plusieurs fois la voir à Paris, fasciné
par l’impudeur assumée de ce répertoire qui parle
de sexe avec plaisir. Fasciné aussi par la comédienne, ce
qui fait une artiste, proximité ou éloignement de son modèle.
…Bref, Je ne sais quoi qui cite mine de rien ces échanges
épistolaires, possède une lecture à double détente
, tout à fait fascinante relevant du plaisir mimétique –
l’émotion est là, le rire, les larmes, au sens propre
– et de la distanciation conceptuelle ! Agnès Freschel
MARSEILLE PLUS 05.10.010
Avec la gouaille d’Yvette. Nathalie Joly en chanteuse de caf’conc’.
Avec son humour corrosif, la chanteuse Yvette Guilbert (1865-1944) a connu
la gloire en son temps. Cette star de la Belle Epoque s’est même
fait immortaliser par le peintre Toulouse Lautrec… Parce qu’elle
avait sans doute Je ne sais quoi. C’est le nom du spectacle du théâtre
de Lenche qui mêle théâtre et chanson autour de cette
reine incontestée du caf’ conc’... et de son fan n°1
d’alors, Sigmund Freud ! Audrey Desanto
COSMOPOLITAN
Novembre
2010
Partout en France - Musique
Yvette Guilbert était célèbre
pour ses gants très longs et sa langue pas du tout dans sa poche
qui faisait rougir Paris que même aujourd'hui dans " Sex and
the City" t'oserais pas. A savourer d'une oreille entendue, le spectacle
"Je ne sais quoi" où Nathalie Joly interprète
averc finesse les chansons et la correspondance avec Freud de la talentueuse
Yvette: aà Marseille du 1er au 17 octobre, à Albi les 19
et 20, et à Paris du 14 décembre au 2 janvier. Myspace.com/nathaliejoly
Sylvie Overnoy
Le Point
16/09/2010
CONCERTS-SPECTACLES Quand Yvette enchantait le docteur
Freud
Spectacle musical. Je ne sais quoi de et par Nathalie Joly, d'après
les chansons d'Yvette Guilbert. Théâtre de Lenche, à
Marseille. Du 1er au 17 octobre.
Nathalie
Joly au Théâtre de Lenche, à Marseille. Après
plus de cinq mois de représentations à Paris, au Lucernaire,
et plus de 150 dates en France et à l'étranger, la création
Je ne sais quoi, écrite et interprétée par Nathalie
Joly, se jouera de nouveau en province, à Marseille, du 1er au
17 octobre, avant de revenir dans la capitale en décembre. C'est
une excellente nouvelle, car ce bijou d'une heure et des poussières
offre des instants de pure magie en remontant le temps, sur les pas d'Yvette
Guilbert et de docteur Freud. Celui-ci adorait cette reine du caf'conc,
grande gueule à la plume taquine et piquante. Leur amitié
dura un demi-siècle. Ce récital, conçu d'après
les chansons croustillantes, magnifiques, de Guilbert et de sa correspondance
avec le maître de la psychanalyse, fonctionne comme un songe, un
saut dans l'inconscient et le Paris d'antan, celui de Toulouse-Lautrec
(qui a peint Yvette) et des tubes coquins que Guilbert chantait avec délice,
qui croquaient les moeurs de l'époque et surtout des histoires
de coeur éternelles, des textes olé olé qui parlent
de sexe et d'amants. Ils n'ont pas pris une ride et, même, dérident
sérieusement tant ils sont drôles et subtils. Ne manquez
pas cette Yvette réinterprétée avec grâce par
l'émouvante Nathalie Joly, accompagnée au piano. Perle des
perles : Dites-moi que je suis belle, la chanson préférée
de Freud qui pourrait s'écouter en boucle...Marie
Audran
O POVO, Brésil
PRESSE
Parisienne: La Tempête, La Vieille grille, Le Lucernaire
EUROPE 1
02.04.2010, Journal présenté
par Jean-Michel Duez
Avec ce spectacle singulier, Nathalie Joly fait revivre l’esprit
du café concert des années 30. 'Je ne sais quoi' a été
créé à l’occasion du 150ème anniversaire
de la naissance de Sigmund Freud. La chanteuse reprend les chansons d’Yvette
Guilbert, l’une des grandes amies du créateur de la psychanalyse.
Un moment de légèreté : brune, pimpante, enveloppée
dans sa robe kimono, elle est seule sur scène, simplement accompagnée
d’un pianiste - d’ailleurs excellent. Et elle chante les chansons
d’Yvette Guilbert, la reine du caf’ conc’ dans les années
20-30 que Freud admirait tant. Comme la chanteuse du début de siècle,
elle pratique à merveille l’art du parlé-chanté
et excelle à rendre les nuances de ce répertoire très
parisien et libertin. Avec malice et une extraordinaire précision,
elle joue et chante l’amour sous toutes ses formes… la passion
dévorante : un spectacle (vous l’aurez compris) vraiment
savoureux, tonique et drôle. Diane Shenouda
Podcast : http://www.europe1.fr/podcasts/actu.xml
Version
FEMINA / JDD
24-04-2010
FRANCE
MUSIQUE
Musique Matin 10.03.10 - interview en direct
On ne manquera pas d'aller voir 'Je ne sais quoi' Vous nous apprenez
quelque chose d'incroyable, que nous ne savions pas à France Musique,
c'est qu'une énorme correspondance a eu lieu entre Freud et Yvette
Guilbert. […] Madame Arthur, grand succès d'Yvette Guilbert,
à retrouver dans ce spectacle qui est prolongé d'un mois
grâce à son succès. Stéphane
Grant et Emilie Munera
Le
FIGARO
20-04-2010,
Armelle Héliot
RADIO
TELERAMA 02-04-2010
Yvette et
Sigmund Yvette et Sigmund LE FIL ARTS ET SCÈNES - Il est des amitiés
étonnantes. Celle de la chanteuse de café-concert Yvette
Guilbert (1865-1944) et de Sigmund Freud (1856-1939) en fait partie. Nathalie
Joly a redécouvert leur correspondance. Des lettres chaleureuses
qui questionnent la place de l'artiste sur scène, et qu'elle nous
livre ici, en avant-goût de son spectacle “Je ne sais quoi”.
Entre récital et lecture, il est à découvrir jusqu'au
25 avril au Lucernaire, à Paris, avant une tournée française.
Daniel Conrod
Écouter les lettres sur Radio Telerama: http://www.telerama.fr/scenes/yvette-et-sigmund,54446.php
FIP
10.02.10
Le Lucernaire présente à partir de ce soir une petite fantaisie
lyrico-pseudo-psychanalytique pour chanteuse et pianiste écrite
par Nathalie Joly intitulée Je ne sais quoi ! Que Sigmund Freud
ait été un grand admirateur d'Yvette Guilbert, cette jolie
rousse aux gants noirs si bien peinte par Toulouse Lautrec, est un secret
bien gardé, et vous saurez tout de cette drôle d'amitié,
de Nathalie Joly et de son pianiste Jean Pierre Gesbert. Elle retrouve
le parlé-chanté caractéristique de Mme Yvette. Un
beau spectacle qui dit bien l'admiration que Freud vouait à Yvette
Guilbert, enchainant sans temps mort chansons et extraits de lettres,
c'est plein d'humour et d'intelligence. C'est là toute l'âme
du café concert du Paris de l'entre guerres. Un Paris que le psychanalyste
aimait, ses dits et non dits sur un plateau… de théâtre,
un moment divin à gouter à 20h en semaine 17h le dimanche
au Lucernaire. On ne se prend pas la tête c'est une fantaisie !
Jane Villenet
ACTUALITE
JUIVE 11.03.10
Lever de rideau : Quand l’homme de sciences rencontre
la diva
L’histoire est déjà bien connue à savoir l’admiration
et l’estime réciproque entre l’inventeur de la psychanalyse
, Sigmund Freud, et l’immense chanteuse de cabaret Yvette Guilbert
reine incontestée de la fin du XIXe siècle. Ainsi débute
la pièce « Je » ne sais quoi ». Lors d’une
visite à paris, en 1890, pour suivre les consultations du Professeur
Charcot sur l’hystérie, S. Freud assiste au récital
d’Yvette Guilbert, la chanteuse de cabaret qui commence à
être connue et adulée. Il y trouve de façon troublante
des échos de ses propres recherches sur les dits et les non dits
concernant la femme, le désir, l’amour, l’art, la sublimation
sexuelle et leurs mystères respectifs. En 1900, alors qu’Y.
Guilbert est profondément malade, mue par une admiration et une
moitié peu communes, naît une longue correspondance entre
le professeur de l’âme humaine et la « diseuse fin de
siècle », unique dans son art de parlé-chanté.
Profondément séduite par cet échange épistolier
insolite ; Nathalie Joly, spécialiste du répertoire des
chansons des années trente, construit un spectacle fondé
sur dix-neuf chansons et dix-huit lettres écrites entre 1926 et
1939, provenant du Freud Museum de Londres. Accompagnée au piano
par Jean Pierre Gesbert, son complice masculin qu’elle fait participer
Nathalie Joly déploie tout son charme, son humour et son talent
au service de ces chansons empreintes d’humanité, de malice,
de subtilité, d’intelligence sur l’âme humaine
au féminin. D’un langage souvent cru, jamais vulgaire, populaire
sans être populiste, aux images savoureuses et suggestives, ces
chansons, d’amour, de liberté, de sensualité, de révolte,
évoquent les différentes images de la femme qui fluctuent
au gré des époques et des mentalités mais restent
toujours dignes de bon ton. Nathalie Joly, spécialiste de toutes
les formes parlées-chantées, au service des grandes causes
humanistes, à déjà interprété ce spectacle
musical à paris, et continue sa tournée artistique à
Brunoy le 30 mars, à Houlgate en juillet, à Marrakech le
6 juin, et à l’Institut français et au Musée
Freud à Vienne en 2010. Un joli parcours à suivre…
Michèle Lévy- Taieb
JOURNAL DU DIMANCHE 28
février 2010. CAFÉ-CONCERT
JOLY RACONTE GULBERT ET FREUD Construit autour de la correspondance qui
liait Yvette Guilbert et Sigmund Freud, l’un de ses fervents admirateurs,
ce passionnant spectacle ressuscite l’ambiance magique du café
concert. Une approche inattendue qui, passé le célèbre
« Je ne sais quoi » de sa Madame Arthur, atteste la folle
richesse d’un répertoire bourré d’humour et
d’observations sagaces, tour à tour poignant (La Glu, La
Soûlarde) et polisson (Le Petit Cochon, L’éloge des
vieux). L’interprétation en parlé-chanté de
Nathalie Joly dans le rôle de la diseuse, accompagnée du
pianiste Jean Pierre Gesbert, est résolument vivante, savoureuse,
juste. Alexis Campion
LE
POINT 24.03.10
PROLONGATIONS/SPECTACLE MUSICAL/PARIS Quand Yvette Guilbert enchantait
Freud. Venu à Paris pour la première fois pour suivre les
consultations de Charcot, Sigmund Freud découvre Yvette Guilbert,
la reine du caf'conc'. Il est fan et le lui fait savoir. Ils vont s'écrire
et échanger sur Vienne, Paris, Londres, Charlie Chaplin, Léonard
de Vinci, sur la condition et la création de l'artiste... Leur
amitié durera un demi-siècle. Nathalie Joly qui mène
des recherches sur le répertoire des années 30-40 a conçu
ce spectacle accompagné au piano -prolongé par bonheur jusqu'au
25 avril - à la demande de la Société psychanalytique
de Paris. Quelle joie de l'entendre redonner vie avec grâce aux
tubes d'Yvette qui n'ont pas pris une ride. Du Je ne sais quoi fort coquin
de Madame Arthur à Dites-moi que je suis belle, la chanson préférée
de Freud que l'on pourrait écouter en boucle, en passant par l'émouvante
Soularde qui faisait tant frémir le maître de la psychanalyse
par la justesse de ses traits, Joly enchante, ponctue ses couplets parlés-chantés
à la mode Guilbert de quelques apartés qui dévoilent,
en filigrane, la liaison épistolaire de l'artiste et du scientifique.
La comédienne n'en dit pas trop, laisse imaginer les pensées
écrites par Freud, les rencontres avec sa femme, sa fille et Yvette
au Bristol pour un thé. Le spectacle fonctionne comme un songe,
un saut dans l'inconscient et le Paris d'antan, au fil des textes osés,
mordants, poignants, désopilants, qui parlent de sexe et d'amants
à longueur de chansons. Yvette savait trouver les mots pour le
dire et ce bijou de récital lui rend un sacré bel hommage.
Marie Audran
PARISCOPE
07.04.2010
La comédienne Nathalie Joly rend hommage à la chanteuse
Yvette Guilbert, et à son amitié pour Freud, entérinée
par une correspondance de cinquante ans. Yvette Guilbert, disparue en
1944, est à l'origine du "sprech gesang" en France, un
style à mi-chemin entre le chant et la déclamation parlée.
Ses chansons, de la plume de Jean Richepin, Léon Xanroff ou Jules
Jouy, ressuscitent le Paris gouailleur de l'entre-deux-guerres, celui
du fond du panier, c'est-à-dire les courtisanes, les soûlards,
les maris veules et les femmes battues. Freud ne pouvait qu'être
sensible à cette expression du malheur, de la "souffrance
psychique" traduite dans des textes ciselés dans le marbre,
tour à tour cruels et drôles. Dans cet exercice, Nathalie
Joly est accompagnée au piano par Jean-Pierre Gesbert, et le tandem
s'en sort impeccablement, la première par sa gestuelle et sa diction,
en captant la verve des reines du "caf-conç" d'autrefois,
le second en s'en tenant fidèlement aux notes. Pour une représentation
parfaite du spectacle, laissons le (beau) mot de la fin à Yvette
Guilbert : "Pour l’artiste, comme pour la diseuse de chansons,
cette science du beau parler doit s’augmenter de la science d’allumer
et d’éteindre les mots, de les plonger dans l’ombre
ou dans la lumière, selon leur sens, de les amoindrir ou de les
amplifier, de les caresser ou de les mordre, de les sortir ou de les rentrer,
de les envelopper ou de les dénuder…" Maxime
Landemaine
20
minutes 24 février 2010
DU DIVAN AU PIANO DINGUE
Ambiance Café concert au Lucernaire. Dans Je ne sais quoi, Nathalie
Joly interprète Yvette Guilbert et ses chansons aux textes bien
délurés pour l’époque….Ce qui ne laissa
pas Freud indifférent. Lors d’un séjour à Paris
en 1890, l’éminent psychanalyste avait été
frappé par la capacité d’Yvette à s’approprier
autant de facettes de l’humanité et par son approche de la
sexulaité. Ce fut le début d’une longue amitié
qui devait durer cinquante ans. Nathalie Joly, accompagne par Jean Pierre
Gesbert au piano, nous révèle une partie de leur correspondance
entre duex chansons façon cabaret. Tour à tour grivoises
ou dramatiques, elles sont lancées sur un ton léger e jouent
avec humour sur les mots. Tout en esquissant une analyse amusante de la
socité du XIXe siècle. Manon Gimel
LE
TARTUFFE Février 2010
Au Lucernaire, Nathalie Joly allume l'âme du 'Je ne sais quoi'.
En décembre 2008 la Société Française de Psychanalyse
invite Nathalie Joly à monter sur le divan. Un cabaret musical,
un Divan japonais de la Belle époque, un beuglant ressurgit à
la Cartoucherie, en plein Bois de Vincennes, là où les fiacres
'allaient trottinant, jaune avec un cocher blanc'. Yvette Guilbert ramenait
sa rengaine grivoise colorée d’élégance. Un
je-ne-sais-quoi courait dans l’air, caressait nos oreilles…Nathalie
Joly s’est prise magnifiquement au jeu. Elle est accompagnée
doctement au piano par Jean Pierre Gesbert. Après la Cartoucherie,
Avignon et la Vieille Grille, elle est au Lucernaire. Fidèle à
elle-même. Elle a su éviter le copier-coller. Ou pire encore,
le copier-coller-copuler qui aurait fait partir le je-ne-sais-quoi en
fumée (puisque aujourd’hui nous appelons un chat un chat
!). Délicieux temps d’alors où la vue d’une
cheville découverte vous titillait l’âme pour un mois.
Nathalie Joly met un cœur dans son récital, ramène
fidèlement le passé jusqu’à nous, l’enjoue,
l’illumine. Yvette Guilbert avait fait les salles Gaveau et Pleyel.
Pourquoi pas après le Lucernaire ? Des airs au goût de baisers.
Gérard Allouche
LE NOUVEL OBSERVATEUR 12.12.09
Spectacle musical "Je ne sais quoi". "Non,
je ne crois pas que ce qui sort de moi en scène soit le "surplus"
supprimé et employé" écrivait en 1931 Yvette
Guilbert à son ami Sigmund Freud. Le savant et la diva entretinrent
une profonde relation d'amitié, cherchant tous deux à démêler
les mystères de l'art et de la sublimation sexuelle et populaire.
Cet échange épistolaire fournit la matrice de ce "Je
ne sais quoi", créé à l'initiative de la Société
Psychanalytique de Paris pour le cent-cinquantième anniversaire
de la naissance de Freud. Dense mais intense, ce spectacle mêle
habilement les succès d'Yvette Guilbert, de "La Soûlarde"
aux "Bonnes Grosses Dames" à la lecture de ces lettres
exhumées du Freud Museum. Au chant, Nathalie Joly, spécialiste
des répertoires des années 1930, que l'on avait pu voir
à Chaillot interpréter Kurt Weill, fait resurgir l'âme
du café-concert du Paris de l'entre-deux guerres avec truculence
et malice. Un spectacle qui fait rire et réfléchir.Timothée
Barrière
LE POINT Le 11 décembre
2008
Yvette Guilbert et Freud, réunis par leurs lettres
dans ce spectacle de Nathalie Joly, c'est le Paris que le psychanalyste
aimait, ses dits et non-dits, servis sur plateau. Cette correspondance
inédite est à retrouver sur un CD-livre (« Je ne sais
quoi », Seven Doc), entre deux chansons du spectacle. « Dites-moi
que je suis belle » était celle que Freud préférait...
Valérie
Marin la Meslée
ŒDIPE
Portail
de la Psychanalyse francophone - Le 24 novembre 2008
…..À l’occasion d’un colloque organisé
par la Société Psychanalytique de Paris, Paul Denis l'organisateur
du colloque avait alors eu l’idée de proposer aux participants
d’assister à un spectacle composé de chansons d’Yvette
Guilbert. C’est ce spectacle revu et augmenté de plusieurs
chansons et de plusieurs lettres de Freud qui nous est proposé
aujourd’hui. Spectacle amusant et pétillant interprété
par Nathalie Joly accompagnée par Jean-Pierre Gesbert au piano,
qui nous replonge dans ces petites scènes amusantes ou émouvantes,
un rien grivoises, qui ne devaient pas manquer d’évoquer
à Freud les souvenirs de sa jeunesse. Comme devait le rappeler
Alain de Mijolla au cours de discussion qui a suivi la première
du spectacle Freud n’était pas un puritain et les chansons
d’Yvette Guilbert, même si elle devait se méfier de
la censure, parlaient vrai de la misère, des bourgeois et du sexe….
Un Cd reprenant les chansons ainsi que les lettres de Freud est également
en vente.….Laurent Le
Vaguerèse
France
Culture L’oreille d’un
sourd David Jisse, avril 2008
« Un savoureux et très beau spectacle
de Nathalie Joly sur l’admiration musicale que Freud vouait à
Yvette Guilbert….. la chronique de David Jisse reprend la fameuse
question du divorce entre musique et psychanalyse, à l'occasion
du savoureux spectacle de Nathalie Joly chantant la relation amicale d'Yvette
Guilbert et Sigmund Freud que nous mentionnions la semaine dernière,
et qui sera repris au prochain Festival d'Avignon….. Freud écrivait
d’ailleurs : "Peut-être faut-il déclarer que l’oreille
analytique écoute le signifiant, non les sons ni les accords, et
qu’il y a deux voix, la voix qui parle et la voix qui chante. Peut-être
la musique n’est-elle d’aucun usage en psychanalyse."
Cette modeste chronique ne pourra pas répondre à toutes
les questions qui se posent, mais j’avais envie de donner la parole
à Yvette Guilbert dont le beau spectacle de Nathalie Joly a inspiré
ma chronique….. »
Allegro Théâtre
le 29 novembre 2008
Les surprises de la cartoucherie de Vincennes….
A la Tempête,
autre théâtre de la Cartoucherie, on peut savourer "Je
ne sais quoi" où la chanteuse Nathalie Joly dont la voix comme
la diction au phrasé acidulé sont purs délices, chante
le répertoire d'Yvette Guillbert, interprète au répertoire
souvent coquin et amie de Freud (qui demanda à la revoir lorsque
fuyant l'Autriche, il séjourna quelques jours à Paris chez
Marie Bonaparte). Dirigée avec une délicieuse malice par
Jacques Verzier et accompagné au piano par l'espiègle Jean-Pierre
Gesbert, Nathalie Joly émaille son tour de chant de lettres que
la glorieuse vedette de music- hall échangea avec l'inventeur de
la psychanalyse. Un moment divin. (…Je ne sais quoi jusqu'au 20
décembre Théâtre de la Tempête) JOSHKA
SCHIDLOW
ALLEGRO THEATRE SAMEDI
6 FÉVRIER 2010
Plus modeste (qu’ Un Tramway), mais nettement plus
réussi est Je ne sais quoi de Nathalie Joly. Cet exquis numéro
de caf conc qu'on a pu voir il y a peu à La vieille grille (où
il se donnait à bureaux fermés) poursuit sa carrière
au Lucernaire. L'irremplaçable Yvette Guilbert à laquelle
Nathalie Joly prête sa voix enchanteresse était aussi une
personne rayonnante d'intelligence ce qui lui valut de devenir une proche
de Freud avec lequel elle échangea une abondante correspondance.
Dans ce spectacle réalisé avec une application sourcilleuse
et pleine d'esprit, par Jacques Verzier, la chanteuse alterne des chansons
polissonnes à des extraits de la correspondance qu'elle entretint
avec le découvreur de l'inconscient.
JOSHKA SCHIDLOW
WEBTHÉA, Quand
le sexe a de l’esprit 11-12-2008
Yvette Guilbert fut cousette, vendeuse, mannequin avant
de devenir à la fin du XIXe siècle la reine incontestée
du caf’conc, où elle i inventa le style « parlé
chanté » qui enchanta Gounod et séduisit Freud qui
eut l’occasion de l’entendre à l’Eldorado alors
qu’il était venu travailler avec Charcot à la Salpetrière.
Des années plus tard, la chanteuse et le psychanalyste se rencontrèrent
à Vienne, entre eux s’installa une amitié forgée
d’admiration mutuelle et scellée d’échanges
épistolaires où il était question de ce qui les préoccupait
tous deux, notamment le sexe, « cette terre inconnue où poussent
les racines de l’esprit ». « Schnitzler et Yvette Guilbert
m’ont tous deux précédé dans l’exploration
du psychisme humain » se plaisait à dire Sigmund Freud qui
prétendait ne pas aimer la musique mais ne cachait pas son admiration
pour la chanteuse dont il appréciait fort les chansons. Ce qui,
derrière la grivoiserie des couplets, affleure comme pénombre
de l’âme ne pouvait laisser indifférent le père
de la psychanalyse qui dans une lettre s’interroge : « pourquoi
frémit-on en entendant La Soiffarde, ou pourquoi répond-t-on
oui avec tous ses sens à la question : ?dites-moi que je suis belle?
(1) »
Délicieusement coquin C’est sous le signe de cette relation
que Nathalie Joly, comédienne et chanteuse a imaginé un
spectacle parlé-chanté, ingénieuse chimère
de théâtre poussée sur le tréteau du cabaret.
Accompagnée du pianiste et complice Jean-Pierre Gesbert, gouaille
et coquetterie mêlées, elle nous propose une virée
cruelle et mutine au cœur d’un répertoire dont certains
titres tels Madame Arthur ou Le Fiacre appartiennent désormais
à la mémoire collective. Grisette chantante à la
voix souple, elle n’est pas Yvette Guilbert mais en suggère
finement tous les sucs à travers une galerie de croqueuses d’hommes
et de personnages dont les aveux et les déboires provoquent dans
un même mouvement le rire et l’indulgence. Même si on
peut regretter que la chanson couvre la voix de Freud, ce Je ne sais quoi
subtilement coquin possède un charme délicieusement irrésistible.
Ne résistez pas courez-y, vous ne le regretterez pas.Dominique
Darzacq
lA VOIX DU Luxembourg -
1er décembre 2008
CHRONIQUE
PARISIENNE :UN DOUBLE RETOUR ATTENDU
Que voir ? Où sortir ? L’actualité
parisienne sera marquée cette semaine par un double retour attendu.
Valérie Lemercier au palace ….et Je ne sais quoi, spectacle
de Nathalie Joly, d’après les chansons d’Yvette Guilbert
et sa correspondance avec Freud. Oui, la reine du « caf’conc’,
la chanteuse diseuse la plus célèbre qui soit (1865-1944)
qui conquit Paris par son intelligence et exporta loin son art pendant
un demi-siècle, correspondit longtemps avec Freud. Le père
de la psychanalyse vouait une réelle admiration à celle
qui disséquait si bien l’âme humaine en musique, et
leurs lettres méritent découverte. Mais qu’on se rassure,
c’est ici un récital qu’on vient entendre. Agrémenté,
certes, de quelques clins d’œil à cette belle correspondance
sous forme de dialogues avec le pianiste Jean-Pierre Gesbert. Mais c’est
bien avant tout des chansons et des meilleures. Interprétées
et mises en scène par Nathalie Joly et Jacques Verzier. Pour chanter
l’éloge des vieux ou la femme face à ses rides, facéties
et sous entendus gaillards, la vie des mondaines, les secrets ou détresses
les plus intimes des femmes autant de thèmes qui constituent le
répertoire d’Yvette Guilbert, cette artiste exquise fait
merveille.
Nathalie Joly a conçu un spectacle savoureux et dense, dont on
adorerait qu’il ne finît point. Claire
Moreau
FLUCTUANET
-
30-11-2008
Sacrée Yvette !
Il est des spectacles qui ont le goût rose thé, légèrement
sucré du souvenir. « Je ne sais quoi », présenté
jusqu’au 20 décembre au Théâtre de la Tempête,
est de ceux-là. Pendant une heure, Nathalie Joly évoque
celle que Freud jeune, de passage à Paris, admira au caf’
conc’ : Yvette Guilbert. C’est à l’occasion de
son 150è anniversaire que la Société Psychanalytique
de Paris fit la commande de ce spectacle. Guilbert et Freud, en effet,
ont entretenu une correspondance (que l’on retrouve dans le livre-CD
du spectacle) où l’un et l’autre comparent leur vision
de l’acte d’interprétation. L’artiste cherche-t-il
à exprimer ce qu’il n’est pas ? Ou au contraire dévoile-t-il
malgré lui des parts cachées de sa personnalité ?
Vaste et intéressant débat. « Je ne sais quoi »,
tout en convoquant la gestuelle et la gouaille de Guilbert, s’appuie
sur une réelle maîtrise de son interprète. Comme jamais,
Nathalie Joly excelle dans le « chanté parlé »
qui font d’elles une rare « chanteuse de théâtre
», sans les vibratos lyriques mais avec des changements de registre
vocal qui paraissent on ne peut plus naturels. Guilbert en était
la reine. Une partie du public, chenu, fredonne avec l’artiste les
airs qui ont vaincu le temps dans le répertoire des chansonniers
: « Madame Arthur » (d’où le spectacle tire son
titre), « Le fiacre » (que Mireille et son petit Conservatoire
ont porté à l’écran). Les plus jeunes trouveront
sans doute un peu décalées ces histoires d’amants
sorties tout droit d’un Toulouse-Lautrec. Mais justement, c’est
un bond dans le temps qui nous est offert là, sans besoin de technologie
avancée, par le seul charme de la citation, de l’élégance
et de la « vérité », si chère à
Guilbert. Floriane
Gaber
LES TROIS COUPS le
11 décembre 2008
La ballade du temps jadis…
Yvette Guilbert, la grande « diseuse » de cabaret, hanta l’imaginaire
de Lautrec et de Sym au même titre que la Goulue. Cette figure emblématique
du Paris du tournant du siècle dernier, qui faisait défiler
au gré de ses chansons une palette de portraits vivants et colorés,
est aujourd’hui très méconnue. Certaines de ses chansons
reprises par Brassens ou Barbara ont traversé le temps, mais son
nom est tristement tombé dans l’oubli. Heureusement, il y
a des chanteuses comme Nathalie Joly et des pianistes comme Jean-Pierre
Gesbert : des amoureux capables de servir autant que d’enrichir
un répertoire comme celui d’Yvette Guilbert et de nous replonger
dans une magie sans âge.
Le voyage commence à la sortie du métro : la navette de
la Cartoucherie attend les spectateurs. Nous embarquons et, devant le
spectacle du bus désert, les bras m’en tombent et je m’exclame:
« Oh ! Un vieux bus !». Tout me revient alors en mémoire
: les sièges en Skaï marron clair avec une poignée
au sommet, le miroir rond et concave, le sol en linoléum brun foncé
avec des reliefs antidérapants… Je n’ai que quelques
années et je tiens la main de ma maman qui vient de venir me chercher
à la maternelle… Le voyage commence. Puis c’est l’arrivée
à La Cartoucherie, un des plus merveilleux endroits du monde, où
je jurerai que l’on peut rencontrer fées et farfadets, où
la magie se palpe ; où l’on rêve les yeux ouverts dans
ce gigantesque corps de ferme qui sent bon le cheval et la terre. Nous
entrons dans une petite salle toute vêtue de rideaux pourpres et
noirs. Une scène et un piano. Rien d’autre. Ah, si ! Une
chaise… Et le charme opère.
Axé sur la correspondance que la chanteuse française échangea
avec Sigmund Freud, le spectacle est conçu avec une légèreté
et une fluidité très surprenantes. Par un savant découpage
des lettres et un jeu tout en finesse, Nathalie Joly et Jean-Pierre Gesbert
nous font découvrir des aspects insoupçonnés de ces
deux grands personnages : la fragilité du professeur et la profondeur
intellectuelle de la chanteuse. Mais, au-delà de l’aspect
passionnant du documentaire, il y a l’interprétation de Nathalie
Joly et l’univers chatoyant des chansons d’Yvette Guilbert.
Le choix en est cruel mais judicieux, offrant tout le panel de son répertoire
mêlant la légèreté à la critique la
plus amère. Plus les morceaux se succèdent, entrecoupés
d’intermèdes finement menés où des bribes de
lettres viennent situer le personnage d’Yvette Guilbert et l’enrichir
d’intimité, plus le spectateur s’étonne de la
capacité de l’interprète à moduler sa voix
et ses expressions, à jouer ses chansons. En cela, nous retrouvons
la gouailleuse Parisienne, âpre chanteuse de cabaret, qui n’avait
froid ni aux yeux ni au cœur. Celui qui ne connaît pas l’œuvre
originale n’aura, il est vrai, pas le même regard sur le spectacle.
Il sera moins critique et le recevra comme une expérience neuve,
vierge de toute attente et de toute appréhension. En entendant
les premières notes d’une chanson, il ne se dira pas : «
Tiens, elle est superbe celle-là, je suis curieux de voir comment
elle va s’en sortir ! ». Mais, qu’à cela ne tienne,
le connaisseur sera bien surpris ! Si la salle se prête à
merveille à l’ambiance de cabaret, ce n’est pas elle
qui nous catapulte au Moulin rouge, qui nous fait rencontrer Mme Arthur,
la saoularde, les étudiants de l’hôtel du nš 3, qui
nous conte des histoires d’amour en pagaille, qui nous transporte
du rire aux larmes ! Non seulement Nathalie Joly, dont le chant impeccable
trahit une formation lyrique des plus solides, joue avec un bonheur palpable
de toutes les ficelles du cabaret, mais en plus elle nous ravit par son
interprétation toute personnelle du répertoire d’Yvette
Guilbert. On est content qu’elle ne cherche pas à l’imiter,
mais qu’elle s’en inspire pour lui donner une dimension actuelle
et moderne sertie d’une puissance émotionnelle remarquable.
Elle fait revivre le Paris du tournant du xixe siècle, le rendant
tangible et accessible pour tout spectateur doté d’un peu
d’imagination. Ah les voyages ! On en revient toujours un peu plus
riche. ¶ Lise Facchin
Presse Avignon
LE
POINT 15-07-2009
"Paris aux abords de 1900. Elle est la Reine du caf'conç',
son nom est Yvette Guilbert. Sigmund Freud vient l'écouter, adore
ses chansons, "Dites moi que je suis belle", en particulier.
Ils s'écrivent, et c'est la correspondance inédite entre
le psychanalyste et la chanteuse que la talentueuse Nathalie Joly entrecroise
ici avec le répertoire d'Yvette Guilbert. La comédienne
joue du gant et du regard, tantôt piquante, tantôt langureuse,
dans un joli duo avec son pianiste. Très vite, Freud est là,
présent quelquepart dans la salle. A travers les yeux du maître
(sûrement un peu amoureux), et un peu de son oreille, on se prend
à décrypter les paroles: tout le spectre du féminin
passe dans le récital de cette "star" du cabaret de la
Belle époque, plus "diseuse" encore que chanteuse...Une
fin de soirée fin de siècle au festival d'Avignon? En apparence
seulement, car ce "Je ne sais quoi" est merveilleusement intemporel.
Jusqu'au 31. Théâtre du Petit chien, Avignon Valérie
Marin la Meslée
LA
PROVENCE, 29-07-2009
Savez-vous que Yvette Guilbert, cette Reine incandescente,
cinquante ans durant, du caf' conç',immortalisée par Toulouse
Lautrec, avait pour admirateur et ami, Freud? Qu'ils parlaient ensemble
des relations mystérieuses entre l'art et l'inconscient ? Que les
liaient tous deux une égale indulgence envers les humains, humour
et liberté de pensée?...La présence du père
de la psychanalyse -par textes et lettres- auprès de cette star
qui connut dans sa jeunesses la pauvreté et la maladie , n'est
pas la moindre des joies que nous apporte le récital de Nathalie
Joly et de son pianiste-complice Jean Pierre Gesbert. Et puis il y a l'immense
talent de cette interprète aux mille et une nuances: entre dits
et non-dits, parlé et chanté, cruauté et tendresse,
rires et pleurs, ce sont une vingtaine de chansons qu'elle nous donne
à entendre. Et à voir, car cette grande musicienne est aussi
une comédienne accomplie. Ne vous demandez plus dès lors
si "suis-je, suis-je, suis-je belle, moi..."Avec Freud, dont
c'était la chansons préférée, nous répondons:
oui!
Danièle Carraz
__________________
EVASION MAGAZINE
Juillet 2008
Ce récital de Nathalie Joly réconcilie avec le "beau
parlé", selon Y.Guilbert elle-même, avec "la science
d'allumer et d'éteindre les mots".
Ce spectacle est fondé sur l'admiration musicale que Freud vouait
à Y.Guilbert.
J'ai retrouvé, en écoutan N.Joly, les derniers échos
de la chanson réaliste, cette authenticité qui a séduit
Freud, ce retour aux années 30/40, ce "parlé-chanté"
qui évoque les inégalités sociales de ces années-là,
et qui fait revivre tout un patrimoine ancestral d'œuvres qu'Yvette
Guilbert a su redécouvrir, que Nathalie Joly perpétue grâce
à son talent, en reprenant en particulier des chansons cultes de
cette période de l'Entre-Deux-Guer bon moment de spectacle.Par
Annie Ravier
L’union
(Soissons) - 7/12/2013
Danser pour ne pas s’enfoncer. En deux récitals dans le cadre
intime de la salle du Mail, la comédienne chanteuse Nathalie Joly
a présenté les chansons et la carrière d’Yvette
Guilbert, star du café concert ; Elle a maîtrisé le
mordant, la force, les outrances de cette amie de Freud qui a inventé
le « chant parlé » et transformé le chant de
music hall en commentaire désabusé sur les passions humaines.
Le premier soir, elle a parcouru les débuts de la gloire de Guilbert.
Le lendemain c’était la seconde période, lorsque le
« Diseuse « a quitté les cabarets parisiens pour parcourir
le monde, innover et renouveler les sources de son art. Les chants sont
poignants ou hilarants, ou les deux en même temps et Nathalie Joly
les interprétait sans rater un seul effet. ….. Lorsqu’un
artiste fait revivre une vedette du passé....les comparaisons sont
déplacées, au delà d’une vraisemblance de base.
. Nathalie Joly dépasse l’imitation pour arriver à
une évocation, généreuse ou entrainante. Denis Mahaffey
FRANCE
MUSIQUE
Un
mardi idéal 31-12-2013 Spécial Réveillon
de 20h à 24h - Par Arièle Butaux et Laurent Valéro
FRANCE
INTER 21-01-2018
Remèdes
à la mélancolie par
Eva Baster
Françoise Davoine , psychanalyste :
"Je les aime toutes (les chansons d’Yvette Guilbert) parce
qu’elles sont chantées par Nathalie Joly aujourd’hui…
Il y a eu un premier spectacle qui a été donné sur
son amitié avec Freud et sa correspondance, on a publiée
en même temps les lettres, la correspondance avec Freud (à
laquelle on avait pas accès), grâce à Nathalie Joly."
NOUVELLE REPUBLIQUE 1-06-2018
Yvette Guilbert
par Nathalie Joly : une merveille
Nathalie Joly a ébloui le public avec un spectacle hors normes.
La Touline affichait complet vendredi soir pour assister au spectacle
« Je ne sais quoi » créé et interprété
par Nathalie Joly, accompagnée par Jean-Pierre Gesbert, pianiste
et partenaire. Les spectateurs en sont ressortis éblouis.
La comédienne a choisi une voie très personnelle pour créer
son spectacle, à la demande de la société française
de psychanalyse. S’inspirant du parlé-chanté inventé
en son temps par Yvette Guilbert, elle a eu l’idée géniale
de composer son concert sur ce mode, en mêlant une vingtaine de
chansons et autant d’extraits de la correspondance avec Freud de
la célèbre chanteuse.
Avec un talent incroyable, Nathalie Joly, avec la complicité d’un
excellent Jean-Pierre Gesbert, apporte un éclairage inédit
sur la personnalité de la chanteuse de café-concert et sur
la qualité de son répertoire. Les chansons et les textes
parlés s’harmonisent comme une évidence, les seconds
faisant écho aux premiers pour en souligner la profondeur, l’humour,
mettant l’accent sur la perspicacité et le rôle avant-gardiste
de celle qu’elle interprète.
Les chansons sont autant de portraits finement croqués : avec humour
pour Madame Arthur, avec compassion pour la Soularde, avec une ironie
sans pitié pour celle qui « était très bien
» ou pour le piètre amant, etc. La correspondance et le talent
de l’interprétation les élèvent à leur
juste valeur. L’œil de Jacques Verzier à la mise en
scène et les lumières de Mickey à la régie
ont accompagné cette incontestable réussite.
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